
Fini les peintures des grandes maîtres ou les œuvres d’art contemporain, jusqu’au 7 novembre 2016, des objets de supporteurs du club local s’exposent au Pavillon de Verre du Louvre-Lens. Faits maisons ou produits officiels, ils transforment l’espace d’exposition en tribune du stade Bollaert, histoire de (re)vivre des moments forts de l’histoire des meilleurs supporters français.
Démocratiser le musée, l’essence même du Louvre-Lens
Pour ceux qui n’ont jamais mis les pieds au Louvre-Lens, on peut décrire le musée comme « futuriste ». Des architectes français, japonais et américains ont construit ensemble cet espace qui offre une nouvelle vision du musée : une vue sur des réserves avec des moyens de médiation modernes (écrans tactiles, projections…) et une autre sur un atelier de restauration (aussi bien un tableau français du XVIIIème siècle qu’une momie égyptienne de crocodile). L’espace d’exposition est divisible en trois : la Galerie du Temps qui propose une exposition semi-permanente d’oeuvres du Louvre suivie du Pavillon de Verre qui propose des expositions temporaires et une autre galerie pour le même type d’exposition mais, cette fois-ci, à l’envergure internationale. Pour rendre le musée le plus accessible possible, la gratuité est de mise pour les deux premiers espaces, et ce pour tout le monde. Ce qui est bénéfique dans un milieu détruit après la fermeture des mines. D’ailleurs, le musée est construit sur l’ancienne fosse numéro neuf des mines de Lens. Une population touchée par le chômage, qui ne peut pas forcément se déplacer à Lille ou Paris pour pouvoir observer des œuvres d’art… Vous ne pouvez pas aller vers l’art? L’art vient à vous.
Une thématique au cœur de la région
Pourquoi un tel thème? Le Pavillon de Verre a déjà exposé le patrimoine local comme des géants de Douai et, avec l’Euro 2016 dont quelques matchs se jouaient au stade Bollaert, faire une exposition sur le Racing Club de Lens était naturel. On ne parle pas vraiment de foot mais plutôt de l’univers du supporter, de ses collections adolescentes, sa vie actuelle et passée chez lui ou dans les tribunes… Ce sont plus de soixante-dix personnes qui ont répondu à l’appel d’offre émis par le musée il y a un peu plus d’un an. Ces particuliers ou anciens professionnels du club ont prêté leurs effets personnels pour la bonne cause. On y retrouve un meuble de télévision personnalisé aux couleurs sang et or, des autographes, photos… Un mélange hétérogène qui crée une ambiance chaleureuse.
Cependant il ne faut pas juste visiter cette exposition sous un œil d’ethnologue. En effet, elle a été aussi pensée pour attirer des visiteurs fréquentant plutôt les tribunes que les musées. Ainsi, l’ouverture culturelle s’agrandit et certains ne la visitent que pour se remémorer des souvenirs, se dire que du temps de leurs parents et grand-parents c’était ainsi… Une sorte de mémoire vivante d’un patrimoine matériel mais aussi immatériel par les nombreux chants et traditions des supporters qui sont retransmis grâce à des vidéos.
Des ressources complémentaires pour tous
Les ressources sur cette exposition sont nombreuses par la quarantaine de courtes vidéos présentes sur le site internet du Louvre-Lens mais aussi dans l’exposition. Elles sont les témoignages des propriétaires des pièces présentées composés d’anecdotes touchantes, d’histoires familiales… Ces documents permettent de mieux cerner la culture qui se développe autour de ce club lorsque l’on en est étranger. De plus, le petit catalogue de l’exposition ne coute que 5 euros, permettant à toutes les bourses de se le procurer.
Cette exposition est donc une démocratisation totale de l’espace muséal, des oeuvres exposées mais aussi des ressources complémentaires. Pour enfin terminer avec le stéréotype de la culture élitiste.
Informations : Exposition RC Louvre. Mémoires sang et or. jusqu’au 7 novembre 2016 au Louvre-Lens (Pas-de-Calais).
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