Rise and Rise Again Until Lambs Become Lions, The Kid

capture-decran-2016-10-03-a-11-35-05Rise and Rise Again Until Lambs Become Lions par l’artiste The Kid est une sculpture réalisée en 2012. De taille humaine, elle est composée de matériaux divers et variés. Elle a été présentée par la Galerie Anouk Le Bourdieu (47 rue Chapon, 75003 Paris). 

L’artiste

Né en 1991, ce discret autodidacte néerlando-brésilien est un des artistes les plus prometteurs du moment. Travaillant à Amsterdam et à Paris, il est représenté en France par la Galerie Anouk Le Bourdieu. Ses œuvres picturales sont dessinées au stylo bic ou peintes a tempera mais il se démarque en sculpture en réalisant des œuvres hyper réalistes en matériaux composites. En plus d’être engagé artistiquement, il est un grand soutien d’associations telle Human Rights Watchs.

L’oeuvre et le déterminisme social.

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Blessed is the lamb whose blood flows et en fond Until the quiet comes. Art Paris Art Faire du Grand Palais, 2015.

Cette sculpture hyper réaliste est composée de divers matériaux. On retrouve un homme en silicone, tissus et autres ainsi qu’un animal taxidermisé. Ce couple est déjà visible dans son oeuvre avec Blessed is the lamb whose blood flows.

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Détail de Rise en rise again until lambs become lions. Art Paris Art Fair du Grand Palais, 2016.

On retrouve toute la symbolique du lion. Imposant, il est à la fois calme par sa position et féroce par sa gueule et sa queue. Il soutient l’homme, le protège de ses ennemis comme un parent. Ce jeune homme qui semble mort est un topos chez cet artiste. The Kid a parcouru les Etats-Unis d’Amérique, surtout les quartiers sensibles et les prisons. Il a contacté des prisonniers, a écouté leurs histoires… La plupart sont de jeunes adultes et il a décidé de les représenter. Ces œuvres picturales sont donc des portraits fidèles de ces personnes. C’est le cas de ce jeune aux nombreux tatouages et à l’arme coincée dans la ceinture du caleçon.

Les tatouages, très présents chez The Kid, sont tous repris chez les personnes rencontrées et c’est par eux que le message devient plus clair. Ils se dessinent sur un corps frêle, qui a pu subir les ravages de la drogue et surtout ceux des rixes car, sur cette peau blafarde, il est possible de discerner le moindre vaisseau sanguin et les nombreux bleus et coupures. Ici, « without hope without fear » se proclame sur l’abdomen et résume le message de l’artiste. La notion de déterminisme social est exprimée : le jeune de la profonde Amérique se retrouve coincé dès le début dans l’univers des gangs, pas d’espoir de s’en sortir et de tout quitter et pas non plus de peur puisque son chemin est tracé de bout en bout et il ne doit que le suivre.

capture-decran-2016-10-11-a-18-58-29Les symboles américains sont présents ici par la mode vestimentaire, le short Obey et le bandana aux couleurs américaines noué au poignet, mais aussi par ses tatouages dont un représente un drapeau flottant. Le choix de la marque Obey n’est pas anodin puisqu’il s’agit du verbe obéir. La vie et l’univers de ce jeune est donc déterminé jusqu’au creux de sa peau. Son corps devient un livre ouvert de sa naissance à sa mort, état constaté par les deux trous causés par des armes à feu sur le côté droit.

En créant ces œuvres, l’artiste souhaite passer un message. Cet art engagé veut briser le silence sur les cas de ces jeunes enrôlés de force dans des gangs. Ces oubliés de la nation qui sont condamnés après des erreurs de jeunesse et qui, même s’ils se repentissent tous les jours, restent enfermés. Cependant il faut garder à l’esprit que la seule issue de sortir d’un gang est la mort. Celle-ci devient libératrice et se ressent sur le visage angélique et serein, en dehors du tumulte général. Le jeune homme n’est pas vu comme un criminel mais comme un être des plus communs. Sage et fragile, il est loin des stéréotypes des prisonniers outre-atlantiques. 

Ce thème de jeunesse perdue est caractéristique de son art. On la retrouve aussi bien dans la peinture que dans le dessin. Elle est toujours montrée de manière crue, sans détournement et avec un réalisme poussé menant à une prouesse technique mêlée au malaise social.

Pour plus d’informations : http://www.thekid.fr/

Crédits de l’image principale : Galerie Anouk Le Bourdieu.

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