
L’édition 2016 de la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) vient de se terminer les pieds dans la gadoue et les œuvres de la FIAC Hors les murs rentrent chez elles. Du 20 au 23 octobre, des élèves de l’Ecole du Louvre ont enfilé leur doudoune de médiateur pour expliquer ces œuvres aux visiteurs dans les différents lieux du Hors les murs. Anne-Elise, Cleomestra, Clothilde, Guillaume et Thyphène sont partis à leur rencontre.
Blanche – 3e année. Forêt I et Forêt IV (2015-2016) d’Etel Adnan.
Etel Adnan, poétesse et philosophe avant d’être peintre, est née au Liban en 1925 et vit aujourd’hui à Paris. Ses œuvres sont marquées par ce caractère littéraire et calligraphique. Blanche raconte d’ailleurs que plusieurs visiteurs ont fait le rapprochement avec l’art japonais, à cause du format plié et de la technique de peinture. Elle n’a pas choisi cette œuvre, mais elle est très heureuse d’être tombée dessus car elle ne serait pas forcément allée vers elle, qui est finalement très discrète dans le paysage artistique de la FIAC.
Edgar – 3e année. New Day (2016) de Joe Bradley.
« J’aime le jaune, j’aime les Tuileries ; alors du jaune dans les Tuileries, je ne pouvais pas louper ça ! » explique Edgar pour le choix de cette oeuvre. Ces quatre jours furent intenses pour lui mais chaque discussion qui émanait avec les visiteurs était des plus enrichissantes. De cette première expérience de médiation (et surement pas la dernière), il garde le souvenir d’un homme de mauvaise humeur ronchonnant sur les prix exorbitants et cet art « comptant pour rien », puis un rayon de soleil éclaira l’oeuvre et il reconnut alors la valeur esthétique de celle-ci tout en devenant souriant.
Justine et Julia – 3e année. Rêve Englouti (2016) de Noël Dolla.
Revenant des Petits et Grands Palais, lieux majeurs de la FIAC on site, vous ne pouviez pas passer à côté de Justine et Julia qui présentaient, autour du grand bassin des Tuileries, Rêve Englouti de Noël Dolla. Cette oeuvre éphémère allait de paire avec Rêve Éveillé, présentée au Petit Palais. Les deux médiatrices, bien qu’ayant fait leur choix d’oeuvre, ont vite été déconcertées : l’artiste a dû revenir sur son oeuvre originale à cause des eaux trop troubles (et sales) du bassin qui n’auraient pas laissé voir les parapluies qu’il comptait immerger ! Un peu moins visible et stupéfiante que le projet prévu, l’oeuvre présentée n’a pas autant impressionné le spectateur. Malgré cette petite déception, elles ont su rebondir afin de nous offrir une très bonne présentation des travaux de l’artiste, Justine l’ayant elle-même rencontré.
Manon et Julie – 3e année. Empty Lot (2015) d’Abraham Cruzvillegas.
Installées dans le péristyle du Petit-Palais, les cinq œuvres d’Abraham Cruzvillegas ne laissent pas indifférent. Nombreux sont les visiteurs qui s’arrêtent, se penchent sous les lampes, se questionnent sur leur utilité. Fort heureusement, Manon et Julie étaient là pour éclairer ces interrogations : l’artiste conçoit ses œuvres en récupérant des matériaux de chantier. Les lampes ainsi créées devaient être placées sur des jardinières remplies de terre de parcs londoniens, mais les jardinières sont restées à la Tate Modern de Londres (où Cruzvillegas était exposé en octobre 2015), au grand regret des médiatrices qui se sont trouvées privées d’une partie de l’œuvre. Manon et Julie ont observé des réactions très variées, allant dans les deux extrêmes (de la vénération absolue à de violentes exclamations contre ce type d’art), mais en règle générale les visiteurs étaient très curieux d’entendre leurs explications.
Olivia – 2e année. Les injonctions paradoxales (2016) de Vincent Mauger.
Ce choix n’est pas anodin, cette oeuvre l’interpellait notamment par sa complexité et en général le travail de Vincent Mauger qui est truffé d’éléments divers. Olivia n’a pas rencontré l’artiste, mais son binôme oui et il leur a donné quelques pistes de réflexion. Beaucoup de visiteurs sont venus voir l’œuvre, et ils étaient plutôt intéressés. Pour la médiation, qui a été construite avec son binôme, Olivia partait souvent de leur ressenti pour expliquer l’oeuvre. C’était la première fois qu’elle participait à l’événement et ne sait pas encore si elle recommencera l’année prochaine, mais elle est intéressée par d’autres opérations de médiation.
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