Bouchardon, une idée du beau

Un saut dans le passé

Fils d’un modeste sculpteur provincial, Edme Bouchardon était donc destiné à briller à son tour dans cet art. En réalité, cet illustre artiste ne s’est pas cloisonné dans cet art et c’est ce que l’exposition du Louvre présente actuellement. Nous voici dans l’antre du grand maître… Quelques portraits de lui réalisés par des peintres contemporains nous plongent dans l’ambiance du XVIIIe siècle. Étonnamment, ce ne sont pas ses sculptures qui apparaissent en premier mais ses études à la sanguine, impressionnantes par leur perfection.

À l’école des Maîtres italiens

Né en France en 1698, Edme Bouchardon apprend à sculpter aux côtés de son père. En 1722, ayant remporté le premier prix de Rome, il quitte son pays natal pour un séjour à Rome où il s’extasie devant la splendeur de l’Antiquité classique. Toute une salle est dédiée à ce voyage; elle permet de comprendre l’évolution de l’artiste poursuivant son apprentissage, car non on ne naît pas génie ! Avant de passer maître à son tour, Bouchardon s’applique à copier les chefs-d’oeuvre incontournables de la Renaissance italienne, comme en témoignent les multiples esquisses exposées.

Les aspects moins connus de cette personnalité

Ce que l’on retient généralement de Bouchardon, c’est sa statue en marbre scintillant intitulée L’Amour se faisant un arc de la massue d’Hercule. Mais qui savait que Bouchardon rallongeait très souvent ses feuilles de dessins en y collant des bandes de papier, faute de place ? ou encore qu’il était un grand amateur de musique et jouait lui-même du violoncelle ? qu’il était l’auteur de la Fontaine de Grenelle à Paris ?fontaine-de-la-rue-de-grenelle

Un artiste universel

Ce sont les salles suivantes qui étonnent le plus, dévoilant un Bouchardon à la fois illustrateur de livres ( par exemple L’histoire Naturelle de Buffon ), auteur de gravures empreintes d’humour qu’il intitula Les cris de Paris, réalisateur de nombreux modèles pour des médailles en or ou pour des jetons en métal plus ou moins onéreux…bouchardon_edme-le_mariage_de_louise_elisabeth_d_orleom7db30010157_20040318_5082_109etudes_prises_dans_le_bas_peuple_ou_les_cris_de_paris_-_a_la_frai%cc%82che_a_la_chaude_qui_veut_boire

Petite anecdote

L’Histoire parfois récompense mal les efforts de certains : ce fut le cas pour Bouchardon à qui l’on commanda une statue équestre de Louis XV. En l’espace de quatre années, il n’exécuta pas moins de quatre-cent-quarante dessins préparatoires. Après quoi, il créa de nombreux modèles en plâtre, ce qui lui prit cinq années supplémentaires. La fonte du monument dura cinq minutes et quatre secondes, un record jamais réalisé auparavant. La statue prit place à l’endroit prévu un an après la mort de Bouchardon (1762). Tout ça pour être détruite à la Révolution !

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      En déambulant au milieu de ces bustes sévères, de ces portraits d’adolescents ou d’enfants au minois si charmant et si doux, on comprend le choix du titre de l’exposition. Il faut néanmoins prendre du temps pour découvrir cette figure majeure de l’Histoire de l’art du XVIIIe siècle ; en effet, ce sont près de 270 œuvres qui sont actuellement en place, jusqu’au 5 décembre, un événement de grande envergure à ne pas manquer !
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