Brunehaut et Frédégonde : Quand les femmes mérovingiennes prennent le pouvoir.

Brunehaut à gauche, Frédégonde à droite. Gravures de L’Histoire populaire contemporaine de la France, tome 1 de Charles Lahure.

Tout étudiant en histoire médiévale vous racontera cette histoire, celle qui illumine votre vision des Mérovingiens et sépare les amis en deux groupes. Je tenterai ici d’être la plus impartiale sur la situation pour que vous puissiez choisir votre camp.

Petit rappel 

Chez nos amis les Mérovingiens il y a Clovis qui a quatre fils. Le dernier au pouvoir, après la mort de ses frères, c’est Clotaire Ier. Ce dernier a quatre fils aussi : Charibert (qui meurt à 6 ans), Gontran roi de Burgondie, Sigebert Ier roi d’Austrasie et Chilpéric roi de Neustrie.

La faide 

Il était une fois 

Sigebert épouse une princesse wisigothique, Brunehaut en 566. Elle est belle, intelligente, autoritaire et le poète Venance Fortunat s’extasie devant elle, de même que tout le royaume.

De son côté Chilpéric a une épouse de jeunesse : Frédégonde dont la fonction première était de déniaiser le roi. Il a épousé officiellement Audovère avant de la répudier sous les injonctions de Frédégonde qui veut être reine.

Mais voilà que son frère, Sigebert, épouse cette princesse Brunehaut. Jaloux, Chilpéric décide d’épouser la sœur de Brunehaut qui répond au nom de Galswinthe.

La situation est intenable pour Galswinthe à la cour qui finit par demander à rentrer chez son père dans l’Espagne wisigothique, son mari accepte mais dans la nuit elle est tuée par Frédégonde vers 570.

Ça aurait pu bien se finir

Apprenant la nouvelle, Brunehaut réclame vengeance mais avant elle décide de faire appliquer le système du wergeld.

Depuis quelque temps, les Mérovingiens et voisins se sont rendus compte que s’entre-tuer à chaque faide / vendetta avait plus d’inconvénients que d’avantages. Le wergeld est donc un impôt à payer au parti victime, ici Brunehaut. Elle réclame les terres offertes à sa sœur que cette dernière avait reçues en récompense pour sa virginité ou morgengabe.

Seulement Chilpéric refuse et ainsi commence la faide.

De Chilpéric et Sigebert à Brunehaut et Frédégonde.

Une guerre s’ensuit et alors que Sigebert est sur le point de gagner, il est tué en 575 par deux émissaires de Frédégonde. Brunehaut monte sur le trône en régente pour son fils de cinq ans et en vengeance, épouse Mérovée, fils de Chilpéric et Audovère en 576. Frédégonde reprend la main en tuant Mérovée et en se débarrassant des autres enfants de son mari. Elle-même n’a qu’un fils, Clotaire II, né en 584.

Durant la même année, Chilpéric meurt à la chasse, tué par l’amant de sa femme. Frédégonde s’installe sur le trône en régente.

Brunehaut reine des mérovingiens, ou presque…

Au terme d’un politique soutenant l’une ou l’autre des reines, Gontran, dernier frère vivant, finit par léguer son royaume au fils de Brunehaut en 592. Cependant, ledit fils meurt quatre ans plus tard à la guerre. Brunehaut partage le royaume entre ses deux petits fils et assure la régence du tout.

Frédégonde avait l’avantage sur son ennemie mais meurt en 597. Elle laisse au pouvoir son fils Clotaire II qui subit une sévère défaite en 600, l’amputant de la majeure partie de son royaume au profit des petits-fils de Brunehaut, ne lui laissant que trois cités.

En 604, les descendants de Brunehaut entrent en conflit puis meurent en 612. Clotaire II récupère ainsi la région entre la Seine et la Loire.

La fausse bonne idée de Brunehaut

La reine Brunehaut décide de mettre son arrière-petit-fils sur le trône. Mais les aristocrates se rebellent contre cette femme trop cultivée et puissante qui reste au pouvoir via des enfants de plus en plus jeunes. Une coalition se forme autour de Clotaire II qui vainc l’armée de sa tante et tue ses cousins.

Brunehaut, alors âgée de 70 ans, est accusée de la mort de vingt-trois mérovingiens par Clotaire II. Il la fait se promener sur un chameau avant de lui attacher les cheveux, un bras et une jambe à la queue d’un cheval lancé au galop. Clotaire II réunifie le royaume.

Et vous ? Qui défendez-vous ? Brunehaut ou Frédégonde ?

Nota Bene : ceci n’est qu’une version simplifiée des évènements.

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