
Du 29 octobre 2016 au 29 janvier 2017, le musée de Grenoble propose à ses visiteurs une exposition consacrée au peintre Wassily Kandinsky, et plus précisément à la dernière décennie de sa vie, plus communément appelée « la période parisienne ». Si vous n’aimez pas l’art abstrait, cette exposition ne vous réconciliera pas avec ! On vous explique pourquoi.
A propos de la visite
Quelle surprise en arrivant au musée ! De mémoire de Grenoblois, on a rarement vu autant de monde faire la queue au musée ! L’exposition attire beaucoup de visiteurs.
Elle est répartie sur un peu moins d’une quinzaine de salles. Pas de peintures dans la première, seulement une photographie représentant Kandinsky vers 1935 et autour de laquelle sont inscrites des citations du peintre. Immédiatement à gauche en entrant dans la pièce, on peut découvrir sur le mur une chronologie de sa vie entière.

Le parcours dans la douzaine de salles suivantes et organisé chronologiquement : une salle par an, de 1933 à 1944. On y retrouve des tableaux de Kandinsky peints au cours de l’année. A chaque fois, un petit texte sur l’un des murs résume ce qu’a été la vie et l’œuvre de Kandinsky durant cette période. On découvre aussi à mesure que la visite progresse des documents d’archives et quelques rares photographies de Kandinsky lui-même.
Dans chaque salle, les œuvres majeures de Kandinsky ont droit à un cartel plus détaillé que les autres. Il y a par exemple le « Développement en brun », de 1933, ou encore le « Bleu de ciel » de 1940.
La visite s’achève sur une salle consacrée à l’atelier des enfants, dans lequel les tableaux « Composition IX » de 1936 et « Bleu de ciel » sont recréés en trois dimensions.

Pourquoi l’exposition ne vous réconciliera pas avec l’art abstrait
Les tableaux sont très bien mis en valeur, par une scénographie épurée : on ne voit qu’eux. Et c’est bien là le problème. Voilà le visiteur livré à lui-même devant un tableau qui ne lui parle pas forcément, accompagné, s’il a de la chance, d’un cartel pas forcément éclairant. Vous apprendrez ainsi à propos de « Bagatelles douces » de 1937 qu’il s’agit d’une « composition légère et futile » « aux allures de conte de fée », ce qui, il va sans dire, éclairera beaucoup ceux d’entre vous qui n’y voient qu’un rectangle jaune parsemé de dessins informes.
De plus, si vous avez l’œil, vous trouverez peut-être dans chaque salle le petit texte résumant l’œuvre de Kandinsky au cours de l’année : par exemple, quand vous entrez dans la deuxième salle, il faut vous tourner et lever la tête pour découvrir l’inscription au-dessus de la porte que vous venez de franchir. Non contents d’avoir trouvé le texte, il vous faut à présent le comprendre : il nécessite des connaissances assez précises sur le contexte historique et le milieu dans lesquels Kandinsky a évolué.
Quant aux documents d’archives, si vous ne savez pas de quoi il s’agit, vous ne serez pas plus éclairés après avoir observé la couverture de ces livres au travers de la vitrine.
Du constructif et du positif !
Pour résumer, cette exposition semble vouloir privilégier le contact avec les œuvres à la médiation pourtant nécessaire à un public de non-initiés. Mais elle vaut bien sûr le détour si vous appréciez la peinture de Kandinsky car un nombre important de tableaux et présenté : de quoi retrouver avec plaisir les œuvres les plus célèbres et découvrir celles qui le sont moins.