
Le zhulong, ou « Dragon-cochon », est un animal fantastique figuré sur une pierre en jade (néphrite) datant de la culture de Hongshan (4700-2900 avant J.-C.), du IVe millénaire avant J.-C.. Il est conservé au Musée National des Arts Asiatiques – Guimet, et actuellement présenté à l’exposition Jade, des empereur à l’Art déco, à voir jusqu’au 16 janvier 2017.
L’objet prend la forme d’un disque percé ouvert sur un côté. Une extrémité est travaillée en forme de tête de cochon, avec deux oreilles, deux yeux ronds et un groin plat strié de rides. En l’absence d’outils métalliques, la forme de l’objet est rendue grâce à l’utilisation d’abrasifs pour augmenter le coefficient de friction, ce qui induit un travail long et difficile. Le zhulong est trouvé en contexte funéraire, il est généralement placé sur le corps du défunt. La néphrite utilisée provient d’un site qui se trouve à 300km à l’est de Niuheliang, ce qui induit des échanges commerciaux avec d’autres cultures.

La culture de Hongshan se développe dans le nord de la Chine, dans la province du Liaoning. Elle est en lien avec la culture de Yangshao, en province de Henan, connue pour ses grandes jarres en terre-cuite. Les découvertes archéologiques nous permettent d’appréhender cette culture : il s’agit d’une société complexe qui voit l’émergence d’une élite sociale. L’existence de bâtiments cultuels et les objets en jade sont les principales preuves de cette hiérarchie. Le zhulong est un animal hybride lié à un culte de la fertilité. Le métissage du cochon et du dragon/serpent reflète une société d’éleveurs et d’agriculteurs.
À Niuheliang, seize ensembles rituels ont été découverts. C’est le plus grand complexe connu. Aux côtés des nombreuses figurines animalières et anthropomorphes en terre-cuite, les jades sont clairement associés aux tombes de l’élite.

Le dragon-cochon du musée Guimet fait partie de ces objets néolithiques qui fondent la civilisation du jade en Chine. On retrouve ce matériau dans la culture de Liangzhu (3100-2200 avant J.-C.), dans la province du Zhejiang, avec les disques bi et les tubes cong, découverts sur la poitrine de riches défunts ou dans les tombes, et qui symbolisent le ciel et la terre. Le pouvoir protecteur du jade en milieu funéraire trouve son apogée avec les linceuls de jade sous les Han de l’ouest (206 avant J.-C. – 9 après J.-C.).
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