La défense des langues mortes.

Inutiles, oubliées, compliquées. Tant de qualificatifs donnés à ces langues anciennes mal connues. Latin, grec ancien, sumérien, vieux perse, moyen perse et parthe. Il est nécessaire de faire une petite présentation de ces langues oubliées.

Le latin :

Langue ancienne par excellence, encore enseignée au collège et lycée en France, malheureusement de plus en plus délaissée par les établissements et les élèves. De toutes les langues abordées dans cet article, le latin est la plus simple. Elle est à l’origine du français, de l’espagnol et de l’allemand ainsi que de nombreuses langues européennes.

Sa grammaire, faite de déclinaisons et de cas peut rebuter au premier abord mais une fois ces derniers appris, la langue latine semble bien plus accessible. Comme on apprend les tables de multiplications, la grammaire s’apprend et l’analyse des mots devient automatique.

L’approche des langues anciennes déroute car elle s’appuie sur des textes et non pas sur de l’oral. Les langues vivantes sont enseignées en plongeant les élèves dans la langue orale pour les imprégner. Les langues anciennes ne se pratiquent presque plus à l’oral. Il faut donc en comprendre le fonctionnement grammatical pour pouvoir traduire les textes.

Le latin n’est pas une langue morte puisqu’elle est la langue officielle de l’Etat du Vatican et que la radio finlandaise areena a un programme « Nuntii Latini » de 5 minutes en latin. Le latin est une langue encore pratiquée, ancienne mais pas morte.

Le grec ancien :

Bien que s’appuyant sur une grammaire proche du latin, le grec ancien a une structure qui lui est propre. C’est une langue très belle et fascinante mais qui est complexe. Si le latin ne s’oublie pas trop avec le temps, ne pas travailler du grec pendant un an vous fait oublier tout ce que vous avez appris. L’alphabet s’apprend très rapidement, ce sont les formations des phrases qui peuvent poser problème. Cette langue reste très intéressante, grâce à elle vous comprendrez nombre d’étymologies françaises et scientifiques. Si elle est difficile, elle n’est pas inaccessible. Le grec demande peut-être un peu plus d’amour et de dévotion envers lui que le latin.

Il est surprenant de voir à quel point l’étude des langues anciennes indo-européennes aide notre compréhension de notre propre langue. Au final, nous ne connaissons pas la grammaire française aussi bien que le latin et le grec nous permettent de découvrir.

 

Le vieux et moyen perse et parthe. 

Ces deux langues sont une introduction aux langues indo-iraniennes puis indo-européennes. Comprendre leur fonctionnement, les influences qui les ont formées c’est comprendre que toutes ces cultures sont intimement liées.

Le vieux perse se base sur un alphabet cunéiforme mais le parthe et le moyen perse sont retranscrits dans un alphabet cursif. L’étude de ces langues permet de découvrir les étymologies très anciennes de mots communs dans les langues romanes ou germaniques et de comprendre l’évolution des langues jusqu’à la nôtre.

 

Le sumérien :

Étrangeté du lot. Le sumérien date de 3800-3500 avant notre ère et ne se rattache à aucun groupe de langue connue. Écrit en cunéiforme, chaque signe écrit une syllabe. C’est une langue agglutinante, les mots se forment avec l’accumulation de signes. Il est nécessaire de reconnaître et traduire chaque signe pour pouvoir analyser chaque mot et ainsi l’organisation de la phrase. Avec neuf cas et de nombreux préfixes et suffixes verbaux qui donnent les nuances, cette langue est complexe à apprendre.

Cependant, malgré toutes ces étrangetés, il est fascinant d’étudier les particularités de cette langue. Les spécialistes se disputent avec les égyptologues pour savoir qui du sumérien ou du hiéroglyphique est arrivé en premier. Quoiqu’il en soit, le sumérien n’est pas rattaché à la langue qui se développe en Egypte. L’étudier c’est donc étudier l’une des premières langues écrites de l’humanité et le support de la première épopée connue : Gilgamesh.

Le sumérien est remplacé par l’akkadien mais est encore utilisé dans les textes religieux pendant plusieurs millénaires.

 

Conclusion :

Il ne faut pas dénigrer ou oublier ces langues, elles nous permettent de comprendre des civilisations passées et sont parfois encore en usage. C’est le cas du latin mais aussi de l’hébreu qui connut une renaissance à partir du XXe siècle. Le vieil hébreu et le sanskrit restent le support des textes religieux juifs et hindous.

Les langues sont le patrimoine de l’humanité et leurs ancêtres méritent le respect que trop peu de gens leur accordent.

Celles citées ici ne sont qu’un faible échantillon. Akkadien, phénicien, araméen, maya, étrusque et tant d’autres langues méritent qu’on s’y intéresse. Si on oublie comment lire ces langues nous perdons tout un pan de nos civilisations.

N’oubliez pas l’avantage de connaître ces langues lorsque vous visitez des monuments. Car savoir identifier quelques signes cunéiformes ou traduire les inscriptions latines dans les églises impressionne vite.

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