Les « Jeunes ont la parole », décembre 2017 : Témoignage

Cela fait plus de dix ans que le Louvre a lancé la première édition des « Jeunes ont la parole ». De quoi s’agit-il ? Qui y participe ? Quels sont les objectifs ? Florilèges vous donne un aperçu de cet événement singulier. Plus de 400 étudiants cette année vous accueillent durant trois nocturnes (les vendredis 1er, 8 et 15 décembre 2017 de 19h à 21h), pour vous présenter une sélection d’œuvres sur l’ensemble du musée du Louvre. Une occasion unique de découvrir les collections de manière inédite et originale par des jeunes d’horizons divers : histoire de l’art, médecine, Sciences Po, musique… Une approche originale montrant que ce musée est ouvert à tous et que chacun est capable d’apporter un regard neuf sur l’art. Participant à cette édition des « Jeunes ont la parole », je voulais donc vous faire part de mon témoignage suite à ma première nocturne de ce vendredi. Je m’excuse par avance auprès de mes camarades si je me centre sur mon parcours sans m’aventurer plus avant sur les trajectoires et médiations d’autres étudiants que je laisse le soin aux curieux (et je suis sûr qu’ils seront nombreux) de découvrir.

               Lorsque j’ai vu l’annonce des recrutements pour l’édition de décembre 2017 des « Jeunes ont la parole » sur l’extranet de l’École du Louvre fin octobre, j’ai tout de suite déposé ma candidature. Je connaissais plusieurs personnes qui avaient participé à cet événement à l’École du Louvre, qui s’était révélé pour eux à la fois formateur et enrichissant.

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              Après avoir attendu environ une semaine, j’ai reçu une réponse positive à ma demande et il ne me restait plus qu’à attendre les instructions pour la répartition des œuvres, et surtout savoir quelles œuvres allaient être choisies. C’est vers mi-novembre que nous avons reçu cette liste. Celle-ci était bien sûr destinée aux étudiants d’une part de l’École du Louvre et d’autre part, à ceux d’entre nous qui avaient décidé de présenter une œuvre individuellement car, comme vous le constaterez ou l’avez déjà constaté, il existe des œuvres présentées par duo d’étudiants. Cette liste faisait la part belle au département des peintures à la fois italiennes, françaises et flamandes, mais aussi à celui du département des Antiquités orientales avec pas moins de six œuvres dans ce département parmi les plus célèbres comme le Code d’Hammurabi ou la statuette d’Ebih-Il, nu-banda.

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Quant à moi, étant en spécialité « Histoire de la sculpture », je voulais absolument faire ma médiation au sein de ce département et j’ai choisi de présenter la Petite galerie de l’Académie, espace thématique qui porte sur les morceaux de réception des sculpteurs français à l’Académie royale de peinture et de sculpture pour le XVIIIe siècle. Pendant les deux semaines qui me séparaient de la première nocturne, je me suis donc préparé à la présentation de cette salle, ce qui n’a pas été toujours facile puisqu’elle compte une trentaine d’œuvres. Je les ai donc toutes étudiées dans le détail, ce qui, au final, sera très utile puisque ce sujet entre parfaitement dans le programme de ma spécialité. Pour moi, les « Jeunes ont la parole » ont aussi cette utilité, qui est de nous faire découvrir ou redécouvrir des œuvres et des salles qui nous sommes amenées à étudier dans le cadre de nos études. Je regrette simplement que la sélection de cette année se soit centrée uniquement sur la période allant du XVIIe au XIXe siècle pour la sculpture. Je pense qu’une époque telle que le Moyen Âge aurait ainsi tout intérêt à être mise en avant dans le cadre de ces médiations. Je suis certain que cela a déjà été le cas pour les précédentes éditions des « Jeunes ont la parole » mais je pense qu’il faut poursuivre sur cette voie, surtout pour une période médiévale qui continue d’être méconnue par le grand public. Je trouverais cela d’autant plus faisable et intéressant puisque le Louvre étend de plus en plus ses partenariats avec les établissements d’enseignement supérieur franciliens, augmentant en cela le nombre de médiateurs et les possibilités de salles à couvrir.

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                Ceci est cependant l’unique critique que je me permettrais de faire car je rejoins ce que pourrait sûrement vous dire toute personne participant aux « Jeunes ont la parole », à savoir que c’est une chance que nous avons, en tant qu’étudiants, de pouvoir mettre en œuvre l’enseignement que l’on nous livre dans nos cursus universitaires au sein d’un musée aussi prestigieux que le Louvre. Une chance qui est aussi celle de pouvoir avoir un contact direct avec le visiteur, permettant une humanisation de notre rapport à la culture que l’on oublie parfois au sein de nos amphithéâtres et dans l’étude des bibliographies. Bien que cette facette théorique de notre enseignement soit inévitable, il convient de ne pas oublier que nous nous destinons aux métiers de la culture et du patrimoine, c’est-à-dire aux métiers du service et donc au contact avec l’autre et cet autre est le visiteur : en somme, nous voulons, et le public aussi, de l’échange. C’est un partage, une discussion qu’il nous faut engager car rien ne serait plus dramatique que la culture devienne élitiste. Elle appartient à tous et cette universalité de la culture exige l’échange. De là à parler de citoyenneté mondiale, il n’a qu’un pas bien sûr… que je franchis bien volontiers ! La culture est dans nos racines communes et elle est l’un des fondements du « vivre ensemble », l’une des clés pour l’obtention d’une société plus unie.

Utopiste, moi ? Peut-être…. Désolé en tout cas pour la digression mais lorsque je commence, je suis trop fainéant pour m’arrêter. Pour en revenir aux « Jeunes ont la parole », c’est donc ça l’idée de cette manifestation : la proximité entre l’étudiant qui apporte son propre regard sur l’œuvre et le visiteur qui ne demande que de l’étendre et surtout d’échanger avec lui. Nous avons, en plus, eu la chance de bénéficier d’une formation en médiation organisée par le Louvre, montrant bien que les « Jeunes ont la parole » se doit d’être un contact avec le visiteur. Tant est si bien que cela est aussi instructif pour nous étudiant que pour le public. Dans mon cas, étant en charge de la Petite Galerie de l’Académie, je me suis retrouvé confronté à des questions inattendues de certains visiteurs que je ne m’étais pas posées. Il pouvait s’agir de technique, du lieu où nous nous trouvions ou même de détails iconographiques. Le visiteur enrichit notre regard par l’œil neuf qu’il pose sur l’objet et son lieu d’exposition.

                Je crois qu’il ne vous reste plus qu’à vous rendre au Louvre les vendredis 8 et 15 décembre pour assister aux deux dernières nocturnes des « Jeunes ont la parole » et croyez-moi, ces deux nocturnes ne seront pas de trop pour en voir un maximum. Et quand vous viendrez, n’hésitez surtout pas à poser des questions, car non seulement nous sommes là pour vous répondre mais nous n’attendons que cela ! Je me permets de me faire un peu de publicité pour ma salle qui en a bien besoin du fait de son isolement… Venez donc me voir dans la Petite galerie de l’Académie (Aile Richelieu, Cour Puget, sculptures françaises du XVIIIe siècle, salle 25) et je répondrai très volontiers à toutes les questions que vous vous poserez ! A vendredi !

Edition décembre 2017 des « Jeunes ont la parole » au musée du Louvre
Les vendredis 8 et 15 décembre de 19h à 21h

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