
Ce n’est pas pour rien si Chantons sous la pluie, réalisé par Stanley Donen et Gene Kelly en 1952 se trouve dans le top 5 de la liste des meilleurs films de tous les temps selon l’American Film Institute. Issue de l’idée de son producteur, Arthur Feed, de se fonder sur des chansons écrites lorsqu’il était parolier, cette comédie musicale menée par Gene Kelly, Debby Reynolds et Donald O’Connor, dépeint dans l’Hollywood des années 20, une des plus grandes étapes de l’histoire du cinéma : le moment où le cinéma muet fait place au cinéma parlant.
Stars du muet, Don Lockwood et Lina Lamont, interprétés par Gene Kelly et Jean Hagen, forment à l’écran un couple mythique bien que la réalité soit tout autre. De son côté Don Lockwood, souvent accompagné de son acolyte et ami Cosmo Brown (Donald O’Connor) rencontre une jeune femme, Kathy Selden (Debby Reynolds), chanteuse et danseuse de music-hall. Le coup de foudre est vif, heureux, réciproque, et leur histoire évolue, tout au long du film, au rythme des danses et des chants aujourd’hui devenus mythiques, tel le fameux « Singin’ in the Rain ». Cette chanson accompagné par la danse aérienne de Gene Kelly, nous transporte, nous fait battre le cœur : bref, nous rend heureux.
Lorsque les studios décident de tourner le prochain « Lockwood et Lamont » en film parlant, la voix nasillarde de Lina et son cheveu sur la langue imposent de lui trouver une doublure, rôle qui semble tout destiné à Kathy, dont la voix chaleureuse va transformer le film en véritable comédie musicale… Mise en abyme espiègle, tout moment est prétexte à intégrer danse et chant au récit.
Monument du cinéma, Chantons sous la pluie est une suite de moments d’anthologie : bien entendu, la chanson-titre interprétée par Gene Kelly sous la pluie, dans une rue alors qu’est tombée la nuit. Mais également le solo de Donald O’Conor, le duo de claquettes du « Moses supposes » (repris dans The Artist de Michel Hazanavicius), le Broadway Melody Ballet (qui dévoile pour la première fois les jambes aujourd’hui si célèbres de Cyd Charisse), et la danse, dans le studio désert, de Kathy et de Don, à laquelle rendra hommage Damien Chazelle en 2016 pour une des plus belles scènes de La La Land, comédie musicale des temps modernes.
Entre la virtuosité de Top Hat de Mark Sandrich, dans lequel Fred Astaire et Ginger Rogers nous étourdissent et le charme des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (auquel d’ailleurs participe Gene Kelly) Chantons sous la pluie occupe une place de choix dans la grande histoire des comédies musicales.
Le scénario, la mise en scène, la gaieté des personnages, les chorégraphies et les chansons, sans oublier les couleurs du Technicolor (le film est même appelé « MGM’s TECHNICOLOR Musical Treasure ») font de ce film un chef-d’œuvre du genre.
Marie Ramelet.
Le ciné-club de l’école du Louvre vous propose de (re)découvrir Chantons sous la pluie lors de sa séance de Noël, le mardi 19 décembre à 18h (amphithéâtre Michel Ange).
Si vous êtes extérieur à l’école pensez à réserver au plus tard 24h avant en envoyant vos nom et prénom à cineclubecoledulouvre@gmail.com
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