
Jusqu’au 11 mars, le Carré Plantagenêt au Mans propose en partenariat avec le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac l’exposition La Pluie, et s’intéresse à la manière dont ce phénomène est perçu par différentes cultures autour du monde. Une exposition thématique succincte, mais intéressante.
Pluie et humains

L’exposition s’attache à définir les différentes relations qu’entretiennent les peuples avec la pluie, à commencer par une préoccupation tout-à-fait pragmatique, se protéger de l’humidité qu’elle suscite. Il faut cependant noter que plus qu’un rôle d’étanchéité, un grand nombre d’objets de protection possèdent également une vocation symbolique. La scénographie s’ouvre ainsi sur quelques exemples de vêtements de pluie de par le monde, des socques sénégalaises au manteau de pluie japonais.

Cette très belle pièce est mise en perspective par une estampe d’Hokusai, également présentée, permettant de voir de quelle manière ce vêtement était porté. Un accent particulier est d’ailleurs mis sur le Japon, qui a été particulièrement inventif dans les différents moyens de protection mis en oeuvre : papier huilé, susuki ou suge (variétés de graminées).
Appeler la pluie… Ou la chasser !

La pluie est dans de multiples cultures tantôt espérée, tantôt redoutée, et suscite en fonction divers rituels mettant en oeuvre de nombreux objets à portée symbolique. La hache brandie vers le ciel se retrouve ainsi dans plusieurs cultures, de même que les figurines. On trouve ainsi aux Etats-Unis des figurines tithu, représentant les danseurs katsinam qui personnifient eux-mêmes les différents types de pluie et qui dansent à leur arrivée. La danse aussi bien que la musique sont essentiels dans les rituels liés à la pluie ; l’exposition permet ainsi de découvrir des masques employés dans de telles cérémonies, ainsi que plusieurs instruments de musique. Associée à la fécondité humaine en raison de son rôle important dans la fertilité des terres, la pluie est dans les cultures présentées un phénomène le plus souvent positif, mais qui peut aussi être dangereux, et que l’on cherche donc à se concilier.
La pluie au sein du monde

Dans la plupart des cultures, la pluie est perçue comme l’un des éléments centraux d’une cosmogonie ; elle est ce qui fait le lien entre le ciel, le supramonde, et la terre, l’inframonde. De ce fait puissante et essentielle, la pluie est régulièrement personnifiée par nombre de divinités d’importance ; l’exposition fait ainsi un parallèle entre Zeus, dieu grec majeur armé d’un foudre, et Tlaloc, dieu non moins majeur du panthéon des Hautes Terres du Mexique, et qui se trouve représenter la pluie, l’orage et les éclairs.

La pluie est également imagée par des animaux, comme la grenouille que l’on retrouve dans quasiment chaque culture, et particulièrement en Asie ou au Mexique, ou encore chez les Baga le serpent, qui orne le masque de fertilité Bansonyi. Enfin, certaines curiosités naturelles sont en raison de leur forme, couleur ou particularités attribuées à la pluie, haute représentante du ciel, comme les pierres de tonnerre, pierres très lisses car taillées durant la Préhistoire, identifiées au Mali comme des pierres tombées du ciel.
L’exposition La Pluie au Carré Plantagenêt, en partenariat avec le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, permet ainsi de réaliser un tour d’horizon de multiples cultures du monde entier. En mettant en exergue quelques une de leurs particularités autour de ce phénomène naturel, l’exposition nous permet de comprendre les spécificités des modes de pensée de certains peuples, ainsi qu’au contraire les points communs troublants qui peuvent parfois unir des cultures pourtant séparées par une impressionnante distance géographique.