
Dublin, capitale de la République d’Irlande, n’est peut-être pas la première ville à laquelle on pense lorsqu’on décide de planifier un voyage dans le monde anglophone. Beaucoup de clichés collent aux irlandais ; à commencer par un accent tellement fort que la compréhension serait juste impossible. Cet hiver, j’ai pourtant décidé d’y aller, afin de pouvoir envisager de nouvelles perspectives culturelles et pour mieux connaître cette île dont je ne savais à la base que peu de choses. Après une recherche rapide sur les écrivains (autre que Joyce, grand auteur dublinois qu’on peut trouver un peu partout) nés en Irlande, je me suis rendue compte qu’une grande partie de l’histoire culturelle des îles britanniques venait de là.
Bien souvent quand on pense à l’Irlande, c’est l’IRA qui nous vient en tête et les violences entre Nord et Sud, pour gagner l’indépendance. Outre ces images bien sûr très importantes, qu’est-ce que Dublin a à nous offrir ?

Une vieille ville enchanteresse
La première chose qu’on remarque à Dublin, c’est la vieille ville. Relativement petite (en terme de taille, elle me fait penser à plus grand que le Vieux Lille mais tout de même plus petit que si on groupe St Michel et St Germain à Paris) au sens où elle peut être parcourue à pied, son histoire riche la rend néanmoins très intéressante et recèle de petites rues où s’aventurer, avec plein de petites surprises. Si vous y allez et que vous avez un faible pour les salons de thé anglais, essayez Queen of Tarts où la carte et le cadre sont super. Ainsi, on peut trouver beaucoup de bars un peu partout qui portent presque tous le nom de Temple Bar, pour reprendre le plus célèbre d’entre eux. Au niveau architectural, il y a des fresques de temps en temps, un château et surtout le Trinity College qui a attiré bien des touristes et étudiants. Les pavés donnent une impression de déambuler dans un autre temps ; le tout bien plus… Accueillant ? On n’est pas vraiment oppressé par la vitesse et le monde comme ce peut être le cas à Londres et Paris.

Des saints et des érudits
L’Irlande a une histoire riche, notamment au niveau de la religion, principal problème qui a donné lieu à des siècles de désagréments avec l’Angleterre. Cela se voit surtout avec les églises sur lesquelles on tombe ici et là, et surtout avec les trois grands monuments historiques de la ville : le Château, la prison de Kilmamain et la cathédrale Saint Patrick, du nom d’un évêque qui a eu pour ordre d’évangéliser l’Irlande au Ve siècle de notre ère. Ainsi Dublin (dont on peut voir l’histoire du XXe siècle notamment au Dublin Little Museum) se trouve être un endroit fait dans le passé et l’ayant complètement accepté, ayant même tiré de ce passé pas si lointain une vie au présent.
La littérature comme héritage
Cet héritage peut s’observer au niveau des petites bibliothèques et librairies parsemant la ville où les livres ont des prix défiant toute concurrence. Nombre de grands écrivains anglophones ont été dublinois (et pas que James Joyce qu’on voit et dont on entend parler un peu partout à Dublin) tels que Yeats, Wilde, Swift ou Stoker. La tradition littéraire découle en fait d’une tradition orale très riche, l’école était même faite à l’oral au XVIIe siècle lorsque les Penal Laws – lois restreignant fortement les libertés des non-catholiques – ont été mises en application. On peut même tenter une chasse au trésor, à la librairie ou la bibliothèque la plus vieille, les deux historiques de la ville étant encore visitables, notamment la Marsh Library, où une exposition sur les livres volés depuis l’ouverture de la bibliothèque est actuellement en cours.