Ce spectacle est organisé par l’Opéra National de Paris à l’Opéra Bastille. Il fait se rencontrer deux oeuvres du célèbre compositeur Maurice Ravel, au-delà du fait d’être composé par la même personne, elles ont aussi en commun de parler d’amour et de séduction.
Daphnis et Chloé
Daphnis et Chloé, pièce par laquelle commence la soirée, et souvent moins connue que le Boléro, est un ballet racontant l’histoire d’un berger (Daphnis) et de l’amour qu’il porte à une jeune fille (Chloé). Cette dernière se fera enlever par des pirates et le jeune homme demandera alors le soutien du dieu Pan pour la sauver. Le ballet à l’origine créé pour les Ballets Russes de Diaghilev a connu une nouvelle version créée par le chorégraphe Benjamin Millepied en 2014.
Le chorégraphe orchestre une danse légère dans un équilibre parfait. Grâce à celle-ci, il rend parfaitement l’impression de rêve que l’on peut avoir en écoutant la musique de Ravel. Les ensembles sont des créations strictes, dictés par Millepied alors que les solos ou les danses en duo très présentes durant toute la chorégraphie sont elles élaborées directement avec les danseurs durant les répétitions. Cela les rend encore plus vraisemblables, et s’inscrivent dans l’optique de faire croire à la spontanéité, puisqu’elles ont été créées par les danseurs eux-mêmes.
La scénographie de l’oeuvre de Millepied est une réalisation de Daniel Buren. L’artiste contemporain, notamment connu pour les colonnes de la cour du Palais Royal, rend ici un travail très abouti sur la couleur et l’éclairage. On peut reconnaître son travail par cette touche personnelle apportée sur les lentilles colorées, qui éclairent le sol de la scène, ces bandes noires et blanches qui entourent les lentilles et qui, dans notre inconscient, évoquent les fameuses colonnes du Palais Royal comme vous pouvez le voir sur l’image ci-dessus. Cette scénographie, très esthétique et qui apporte encore une fois au rêve éveillé de Ravel grâce à ses couleurs flottantes, vient donc inonder le sol de couleurs. Elles sont suspendues et bougent doucement en même temps que les danseurs. Cette scénographie permet aussi de différencier les plusieurs parties de ce ballet qui ne contient qu’un seul acte.
Le Boléro
La deuxième oeuvre présentée lors de ce spectacle est le Boléro chorégraphié par Maurice Béjart. Béjart est reconnu comme étant l’un des plus grands chorégraphes français du XXe siècle. Ses plus célèbres pièces, il les crée en Belgique où il s’est installé à la fin des années 1950 à la suite d’un refus d’aides de l’Etat français. C’est à cette époque qu’il a notamment créé son oeuvre la plus célèbre, le Sacre du Printemps sur la musique du ballet d’Igor Stravinsky créé à l’époque pour les Ballets Russes de Nijinski et Diaghilev. Il a composé le Boléro l’année suivant son arrivée en 1960.
Le Boléro de Béjart est une oeuvre brute composée d’un nombre important de danseurs. C’est un ballet unisexe, le rôle principal pouvant être aussi bien interprété par un homme que par une femme. Ce(tte) danseur/se, le/la plus important(e), se trouve au centre, sur une sorte d’estrade et fait face au public. Il/Elle va alors danser au rythme de la musique de Ravel, et peu à peu les autres danseurs, jusque-là assis sur des chaises tout autour, vont commencer à se lever pour danser au pied de l’estrade. D’abord par petit groupe, ils vont finalement tous se retrouver autour d’elle. Comme souvent chez Béjart c’est une pièce très sexualisée qui nous est proposé. Ici le premier rôle sera donné à deux novices pour ce rôle : Amandine Albisson et Mathias Heymann mais surtout à l’une des plus célèbres étoiles de l’Opéra National de Paris qui reprendra pour la dernière fois l’oeuvre de Béjart, Marie-Agnès Gillot. Cette dernière avait été choisie par Béjart lui-même de son vivant pour interpréter ce rôle. Elle fera ses adieux à la compagnie de l’Opéra National de Paris le 31 mars prochain.
Pour plus d’informations :
Le spectacle, programmé jusqu’au 24 Mars, est complet.
Mais découvrez les autres programmations de l’Opéra National de Paris sur le site : https://www.operadeparis.fr/