La fanfiction : texte et dessin

La fanfiction est le produit créé par un fan. Ce dernier va se servir d’éléments préexistants dans une série de livres, des films, de mangas ou de jeux vidéos et les utiliser pour créer une œuvre nouvelle et alternative. Les personnages, le contexte, l’univers peuvent alors soit être conservés soit au contraire totalement modifiés selon l’envie de ce nouvel auteur. Mais la fanfiction est toujours construite sur la base d’une oeuvre préexistante, quelque soit sa forme.

Histoire de la fanfiction

Ce mode d’écriture a commencé à se répandre à la fin des années 60. En effet, de nombreux fan ont voulu écrire des histoires à la suite de la fin de Star Trek. Ces derniers ont finalement publié des magazines spécialisés nommés fanzines. Ils pouvaient alors librement réemployer les éléments de la licence tout en incorporant leur propre vision. Ce type d’écriture s’est alors de plus en plus popularisé avec le temps et Internet. De nombreux sites et blogs ont vu le jour pour pouvoir partager ces écrits avec des personnes qui aimaient ces histoires.

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Couple Draco x Harry

Le phénomène Harry Potter de J. K. Rowling a été l’une des œuvres qui a le plus popularisé la fanfiction de part le monde. Cette licence qui s’étend sur sept livres et qui traite des problèmes de notre société comme le racisme ou le terrorisme, le tout arrosé de magie, de monstres et de trolls, a énormément inspiré toute une génération de fanfiqueurs. En effet, les fans ont créé tout un tas d’hypothèses qu’ils ont ensuite mis sous forme d’écrits. Ainsi virent le jour des histoires alternatives tournant autour de nouvelles romances, de personnages secondaires mais aussi sur le futur de tel ou tel héro. Harry Potter et ses Pottermores ont donc vu d’innombrables versions de son univers qui a parfois touché au crossover. Quelques histoires ont ainsi fait naître des parallèles entre Harry Potter et le Seigneur des Anneaux par exemple.

Des centaines de milliers d’histoires ont ainsi été écrites, lues et commentées. Il y a, toutes langues confondues, 490000 histoires rattachées à Harry Potter sur le site de référence qu’est fanfiction.net dont 30 000 en français.

Aujourd’hui encore de nombreuses séries, films, jeux, manga inspirent des fanfiction au point que le monde de l’édition a commencé à s’y intéresser de plus près. C’est ainsi que la fanfiction a pu être, en quelque sorte, officialisée. Des suites et des univers étendus ont ainsi pu voir le jour. Dès 1970, Star Trek a vu de nouvelles intrigues se créer sous forme de nouvelles chez l’éditeur Bantam. Ces histoires permettaient à la fois de continuer à faire vivre la licence, à donner du plaisir aux fan mais aussi à faire des bénéfices.

Ce procédé a aussi permis la mise en place de nombreuses histoires Star Wars, certaines écrites par des auteurs dont Georges Lucas avait apprécié le travail. C’est également le cas pour des séries de livres comme les Robots et la loi sur la Robotique d’Isaac Azimov qui a donné naissance à La cité des robots d’Isaac Azimov, une collaboration de plusieurs écrivains.

Pourquoi écrire une fanfiction?

L’éternelle question qui revient souvent aux oreilles des écrivains de fanfictions : Les fanfiqueurs écrivent ces récits pour montrer leur amour de l’oeuvre originale. Ils vont ainsi la parodier, la modifier de telle sorte à ce que les personnes qui la liront sauront quel a été le matériau de base tout en découvrant les intentions de ce fan. Ecrire une fanfiction est aussi un moyen comme un autre de se lancer dans l’écriture sans pour autant devoir proposer une oeuvre totalement originale. Il s’agit alors d’un moyen d’expression qui permet de s’exercer tout en faisant profiter à son lectorat d’une vision inédite ou alternative des aventures narrées dans le support d’origine. Certains vont alors se demander s’il y a vraiment un intérêt à créer des fics. Cette question est totalement dénuée de sens.

[La fanfiction] c’est un simple plaisir, tout d’abord pour soi, et également pour les autres avec qui l’on partage des histoires sur un univers qu’on aime.

Tout le monde peut en écrire une. Il suffit d’avoir suffisamment d’imagination pour faire jouer les éléments préexistant du support d’origine avec sa propre histoire. De plus, le fanfiqueur doit connaître les quelques règles de la fanfiction ainsi que le vocabulaire adéquat à utiliser lors de sa création.

Les codes de la fanfiction

Le fanfiqueur doit impérativement prendre comme base une oeuvre qui existe déjà et qu’il apprécie. Il va alors commencer à penser la forme de sa fanfic qu’il s’agisse d’un texte ou bien d’une bande dessinée. Il commence alors a écrire son histoire sur un ou plusieurs chapitres. Vient alors le moment de poster son oeuvre sur un site de référencement. C’est ici que le vocabulaire spécifique entre réellement en jeu. Le fanfiqueur va indiquer s’il s’agit d’une fanfiction ou bien d’un doujinshi – une bande dessinée éditée de manière non-officielle. Cela fait, il va devoir indiquer le disclamer, c’est à dire l’auteur de l’oeuvre d’origine, et le rating (le niveau de lecture) ainsi que la langue dans laquelle l’oeuvre est écrite – en pour english, fr pour français ou es pour español sont les plus utilisées. Parmi les données générales de mise en ligne, le fanfiqueur doit aussi citer l’oeuvre originale pour le fandom ainsi que si l’histoire est canon – respecte et s’inscrit dans le texte, le film, le manga original – ou non. Enfin il peut aussi expliciter si le texte est un commentaire, une relecture ou bien une fanfic classique.

Maintenant que la base a été expliquée, il est temps de déterminer le genre de son récit. Pour faire simple, il faut utiliser un mot anglais comme horror ou bien japonais comme shounen pour exprimer s’il s’agit d’une oeuvre angoissante, policière, romantique ainsi que si le public ciblé est masculin ou féminin, jeune ou mature, etc. Le fanfiqueur va alors rajouter s’il s’agit d’un OS (One shot) ou bien d’une histoire chapitrée. Il peut aussi indiquer s’il a suivi des consignes spécifiques comme une limite de mot, auquel cas il doit indiquer drabble. Il faut aussi signaler s’il s’agit ou non du point de vue d’un des

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Doujinshi sur Shokugeki no Soma

personnages en écrivant POV (Point Of View) et ne pas oublier de prévenir si la fin est un suspens avec le mot cliffanger. Ici nous étions plus dans la forme du texte mais il faut aussi savoir définir son contenu. L’histoire peut en effet se passer dans un univers alternatif ou bien être à l’eau de rose voire guimauve par moment. Il faut alors le spécifier pour que les lecteurs puissent le lire si ce genre d’histoire les attire. Le texte ou bien la mise en case peut aussi montrer une scène érotique sans véritable scénario, il faut alors l’indiquer par PWP (Porn without Plot). Il existe énormément de genres différents qui peuvent eux-même complexifiés en sous-genre comme le genre du mystère qui peut être décliné en enquête, fantastique ou surnaturel.

Enfin, il faut qualifier les personnages. Si le fanfiqueur a créé un personnage, il doit le mentionner. Le lecteur saura alors qu’un OC (Original Character) a été ajouté au récit de base. Ce dernier peut même être au centre du nouveau récit. Ensuite il doit aussi noter les OOC ou les IC lors de sa mise en place des personnages préexistants. Ces derniers peuvent soit être modifiés (Out of Character) ou bien avoir le même caractère que dans l’oeuvre originale (In Character). Il existe aussi la signalétique Smart!X qui indique l’une des caractéristique, physique ou psychologique, du personnage symbolisée par le X. Il est aussi préférable d’indiquer si le personnage est une Mary-Sue ou un Gary-Stu, c’est à dire une fille ou un garçon qui sont parfaits à tout point de vue, puisque certains lecteurs ont du mal avec ce genre de personnage. Le fanfiqueur ne doit pas non plus oublier de marquer si sa fanfiction appartient à un univers particulier comme SDE (Seigneur des Anneaux) ou HP (Harry Potter).

Les fanfictions sous forme de bande dessinée

Les fanfiction peuvent soit être textuelles soit être dessinées. nous parlerons alors de doujinshiCes derniers sont généralement produit dans des fanzines qui sont ensuite consultables via le net ou bien vendus lors de conventions comme le Comiket ou la Y/Con. Le fanfiqueur devient alors un doujinka ou doujinshika et va produire des œuvres originales ou, dans le cas qui nous intéresse, des fanfictions. Les auteurs vont ainsi pouvoir mettre en forme des histoires imaginaires. Des romances apparaissent souvent sous cette forme, qu’elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles. Énormément de productions créent des couples entre hommes pour donner un certains intérêt à ces créations, notamment aux fujoushi ou aux fudanshi. Ces productions vont au-delà du fan service et va ainsi montrer ses ship, ses pairing favoris.

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Doujinshi sur Free! Eternal Summer avec le couple Sosuke x Makoto

Les histoires se rapprochent des fanfictions textuelles bien que la forme soit totalement différente. Sa présentation sur les sites est identique et les termes utilisés, anglais ou japonais, se retrouvent également. Elles peuvent se présenter à l’Occidentale et se lire de gauche à droite ou bien avoir été créées à la Japonaise, se lisant alors de droite à gauche. Chapitrées ou non, ces créations ont souvent permis à d’illustres inconnus de devenir auteurs ou mangaka.

Les couples : de la romance à l’acte sexuel

La fanfiction permet à son créateur de pouvoir donner vie à tout un tas d’aventures diverses et variées. Comme dit précédemment, les pairing ou les ship qui attirent le plus l’attention sont ceux des héros homosexuel. Cela peut facilement s’expliquer par le fait que les principales créations sortent de l’imaginaire féminin et que le lectorat se compose lui aussi en majorité de filles. Ces dernières, lisant souvent du yaoi connaissent beaucoup plus facilement les codes de l’amour entre garçon. En opposition, les hommes seront plus à même de lire du yuri mettent en scène des couples lesbiens. A deux ou plusieurs, ces personnages vont souvent être montrés plus qu’amoureux. En effet, de nombreux récits montrent ou expriment de manière explicite l’acte sexuel. Le texte est alors limon. Si le sexe n’est que suggéré, l’histoire est lime. Les partenaires, s’ils sont plus de deux, sont indiqués par threesome, foursome, etc.

La variété de représentation permet à l’imaginaire de donner naissance à des récits qui vont au-delà des possibilités actuelles.

 

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Omegaverse sur l’univers de My Hero Academia

En effet, lors de ces écrits il se peut que les auteurs mettent en avant du bondage, du SM ou d’autres fétichismes qui existent. Mais en plus de cela, le mpreg (male pregnacy) se répand de plus en plus. Les écrits sont alors dit omegaverseallant au-delà du genre, et créent trois nouveaux types de personnages, les alpha, les beta et les oméga. Les hommes peuvent tomber enceint et les femmes peuvent être le pénétrant.

La fanfiction permet à tout le monde de s’exprimer sur une oeuvre qu’il affectionne et de la faire partager aux autres. Le plaisir donne alors naissance à des écrits qui vont parfois créé un nouvel engouement pour l’histoire originale. Cet exercice, qu’il soit littéraire ou dessiné, va parfois donner naissance à de nouveaux auteurs. Mais ce qui est le plus intéressant de souligner, c’est que de nombreux auteurs et mangaka  connus créent eux-même des fanfictions ou des doujinshi.

La fanfiction est une oeuvre universelle, écrite par tout le monde et pour tout le monde.


Pour en savoir plus…

Pour plus de renseignement, n’hésitez pas à consulter des sites spécialisés comme Fanfiction.net

Article écrit par Andres Camps

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