
A l’heure où les space westerns (Solo : A Star Wars Story) et les space opera (Les Gardiens de la Galaxie) s’offrent une nouvelle jeunesse au cinéma, il est aussi bon (et ô combien appréciable) de se replonger dans certains classiques.
Cowboy Bebop est un anime original des studios Sunrise (Nicky Larson, ou City Hunter pour les intimes), réalisé par Shin’ichirō Watanabe. Diffusé entre 1998 et 1999, il compte 26 épisodes, ou plutôt 26 sessions enflammées.
Ok. Three, two, one, let’s jam!
Les mystères de l’espace
Qu’est-ce que cet ovni de la fin des années 1990 ? Nous sommes en 2071. L’humanité a colonisé le système solaire après avoir rendu la Terre inhabitable. Pour maintenir l’ordre dans un espace où la criminalité s’est fortement développée, l’ISSP (Inter Solar System Police) fait appel à des chasseurs de primes hors-la-loi, appelés « Cowboys », pour capturer les malfrats. L’intrigue suit justement deux d’entre eux : Spike Spiegel et Jet Black, équipage du vaisseau spatial Bebop. Sans le sou, ils sont à l’affût de toutes les têtes mises à prix et des récompenses.
Comme toute bonne jam, d’autres musiciens rejoignent la session. Au détour de péripéties toujours plus extravagantes les unes que les autres, de nouveaux personnages intègrent l’équipage : Ein le Welsh Corgi génétiquement modifié, Faye Valentine la femme fatale couverte de dettes et Edward Wong le rat de technologie. Tous ces personnages apportent encore plus de saveur au duo iconique formé par Spike et Jet. Au fil des sessions et de leurs aventures rythmées par le jazz, le passé mystérieux des membres de l’équipage se dévoile un peu plus…
Loufoque et bon enfant, cet anime sait aussi être très tragique à certains moments, notamment quand il est question du passé des personnages. Cowboy Bebop surprend par son style fracassant mais aussi par sa capacité à mélanger avec ingéniosité de nombreux éléments très différents les uns des autres.
Un concentré de pop-culture
Autant dire que Cowboy Bebop ne se prive pas de références à la pop-culture. Cinéma, littérature, musique, art de vivre… tout y est et tout s’accorde.
En dévorant les épisodes, vous vous rendrez rapidement compte que les titres des sessions ne vous sont pas inconnus… Ils font référence, pour la plupart, à des titres de films, de chansons, d’albums (en incluant des légendes de la musique ou du cinéma que je vous laisse découvrir). Donc si le cœur vous en dit, amusez-vous à retrouver les diverses références, fun garanti !
Cowboy Bebop est une réelle anthologie de la pop-culture, largement influencée par les années 1980. De la philosophie de combat de Bruce Lee, en passant par les films et les séries de science-fiction, jusqu’aux textes d’Ernest Hemingway : l’anime sait ravir notre appétit pour la référence. Avec de telles inspirations, Cowboy Bebop est un joyeux (et très élégant) mélange de clins d’œil qui parlent à chacun d’entre nous. C’est de cette façon aussi que l’anime s’inscrit aussi comme une référence à part entière.
« Keep our space clean »
L’histoire se déroulant dans le futur, avec pour principal fond la Terre rendue inhabitable par les humains, il est évident que la question de la préservation et de la responsabilité se pose.
La technologie occupe une grande place dans cet anime, tout comme ses avancées et ses conséquences. Il n’est donc pas étonnant de trouver un espace pollué de satellites et de restes de vaisseaux, une planète sur laquelle s’entasse la surproduction, ou d’avoir des parenthèses dans lesquelles l’équipage donne des lessons à propos du gâchis alimentaire.
Cowboy Bebop a un œil très affûté, voire précurseur : il entrevoit nettement les dérives des développements technologiques fulgurants des années 1990, qui nous concernent directement. De tels enjeux résonnent avec un écho particulier aujourd’hui, et c’est ce qui contribue à rendre l’anime intemporel.
Le tout porté par une BO en apesanteur
« Bebop », en voilà un nom évocateur. Le vaisseau répond au doux nom d’un style musical new-yorkais des années 1940 et d’une danse rapide aux figures acrobatiques sur de la musique jazz. Le programme est donné : dans Cowboy Bebop, comédie, tragédie et drame se répondent sur fond musical.
Considérée comme une des meilleures bandes originales jamais composées pour un anime, si ce n’est la meilleure, la musique composée par Yoko Kanno et son groupe cosmopolite The Seatbelts est un mélange de multiples styles comme le jazz, le reggae, la bossa nova, le ska, le surf rock, le heavy metal… Autant d’héritages qui cristallisent la richesse et la finesse de l’anime.
Chaque musique est taillée sur mesure pour presque chaque scène. C’est du miel pour les oreilles (et le cœur) d’entendre une composition qui, même seule, nous fait instantanément visualiser le type de scène qu’elle habille. Le générique survolté est, par exemple, une sorte d’avant-goût qui donne immédiatement le rythme de l’anime en général.
C’est aussi un excellent renfort dramatique. La bande son transmet une véritable émotion. Dans Cowboy Bebop, la musique est un personnage à part entière, sans qui les aventures de l’équipage du Bebop n’auraient pas la même saveur.
Dérivés spatiaux
Il est possible de trouver Cowboy Bebop sous forme de manga, seulement la trame diffère de celle de l’anime. Il a ensuite été adapté en long-métrage, Cowboy Bebop : Knockin’ on Heaven’s Door, sorti en 2003, et en jeu vidéo au Japon sur PSone et PlayStation 2. Pop-culture jusqu’au bout des doigts !
Une série en live-action semble aussi prévue et pour boucler la boucle, l’écriture du pilote aurait été confiée à Chris Yost, scénariste de Thor Ragnarok. Une légende raconte que Cowboy Bebop aurait dû faire l’objet d’une adaptation en film dans les années 2000, avec Keanu Reeves pour interpréter Spike, l’acteur étant un grand fan de l’anime… Malheureusement le projet n’a pas abouti, mais cela fait tout autant de raisons de foncer regarder cet anime !
Disponible sur Netflix, Cowboy Bebop activera votre mode hyperespace. Sur un tempo endiablé, il vous transportera à des années lumières de votre écran !
See you Space Cowboy…