
L’hôtel particulier du 6, Mandel accueille jusqu’au 15 décembre l’exposition « Palpitations et Chuchotements » qui présente des peintures de l’artiste aborigène Abie Loy Kemarre et du sculpteur français Pierre Ribà.
C’est la rencontre de deux galeries et deux types d’art que l’on découvre au 6, Mandel. La galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob présente l’artiste de renommée internationale Abie Loy Kemarre, dont les œuvres ont intégré de nombreuses collections publiques dont le Metropolitan Museum of New York, tandis que la galerie GNG présente des sculptures de carton et de bronze de Pierre Ribà.

L’exposition est gratuite, située dans l’hôtel particulier du 6, Mandel près du Trocadéro. Cet hôtel de la fin du XIXe siècle a été habité par la célèbre actrice du cinéma muet américain Pearl White mais aussi l’ancien amant de Christian Dior, Jacques Homberg. Ce lieu présente l’exposition sur trois étages, de la cuisine à la mezzanine. La présence des œuvres dans ces différentes pièces de vie, permet de quitter l’ambiance parfois froide des galeries et offre une nouvelle vision de ces œuvres.
Abie Loy Kemarre
Née en 1972, cette artiste appartient à la communauté d’Utopia dans le désert central australien. Parente de nombreuses autres artistes ayant fait la renommée de cette communauté Abie Loy Kemarre est désormais une des figures les plus connues de cette région.

La peinture aborigène est intimement liée au Rêve, ce temps des mythes originels qui sont transmis de génération en génération durant les initiations. Abie Loy Kemarre est gardienne de ces Rêves ou espaces sacrés. Les thèmes récurrents dans sa peinture sont la Bush Leave (sa plante totémique), la Bush Hen (son animal totémique), les Awelye (les peintures corporelles de son clan) et les Sandhills (les dunes qui scandent son territoire). Elle a su appliquer une technique, une méthode d’expression à ces thèmes uniques. Ses œuvres présentent cet aspect vibratoire, mouvant caractéristique de la peinture aborigène.

L’exposition présente des œuvres de formats variés qui fascinent et impressionnent. Utilisant un petit bâton pour peindre, elle peint au sol assise en tailleur, sans utiliser de dessin préparatoire, chose qui surprend lorsqu’on est face à l’immense minutie de ses peintures.
C’est une artiste exceptionnelle qui est présentée. Tout en s’intégrant à la création artistique d’Utopia et des membres de sa famille, elle a su se démarquer. La richesse de sa création artistique se trouve autant dans sa technique que dans la variété des motifs qu’elle a fait siens.
Pierre Ribà
En regard d’Abie Loy sont présentées les sculptures en carton de l’artiste Français Pierre Ribà, né en 1934. Ses œuvres imposent un calme à l’œil excité par les peintures d’Abie Loy. Pierre Ribà est un artiste qui compose des sculptures en carton et en bronze. S’appuyant sur de nombreux croquis pour trier et faire émerger la forme qu’il recherche, il présente des œuvres plus ou moins abstraites mais évocatrices, aidées par leurs titres poétiques.

Il y a quelque chose de fascinant à voir la variété des formes que l’artiste fait émerger par l’assemblage de lamelles de carton, la manière dont le cannelé du matériau accroche la lumière malgré les tons simples de blanc, beige et noir. Sans jamais nier le matériau de base qui est clairement identifiable, Pierre Ribà lui donne une nouvelle vie, une poésie jusque là invisible.
C’est peut être le point commun de ses deux artistes, évoquer, inciter à voir la beauté, la symbolique là où nous n’avons pas l’habitude d’en voir, là où nous ne savons pas qu’elle se trouve.
Ci-après, les liens vers les pages de ces deux artistes sur les sites des deux galeries.
creditphoto : courtesy GNG galerie; courtesy www.artsdaustralie.com