Le studio MinaLima : la magie de l’univers graphique de Harry Potter

Miraphora Mina et Eduardo Lima sont les deux artistes derrière l’univers graphique des films Harry Potter et Les Animaux Fantastiques. À l’occasion de la sortie du second volet des aventures de Norbert Dragonneau, le duo était présent à la librairie Ici, à Paris, pour inaugurer un pop-up store de leurs œuvres. Compte-rendu d’une rencontre… magique !

Le duo MinaLima

Miraphora Mina, diplômée de la Saint Martin’s School of Art en 1987, et Eduardo Lima, diplômé de la Pontifical Universidad e Catolica de Rio de Janeiro en 1997, ne se seraient sans doute jamais rencontrés sans la célèbre saga de J.K. Rowling. En 2002, ils sont engagés pour créer l’univers graphique des films Harry Potter, et depuis, ils n’ont jamais quitté le monde des sorciers, puisque la franchise Les Animaux Fantastiques, qui comptera en tout cinq films, est encore en plein développement.

Ces dix films – bientôt treize – représentent une grande partie de leur travail, mais il ne faut pas oublier leurs autres réalisations graphiques, pour Sweeney Todd (2007), À la croisée des mondes : la boussole d’or (2007) et Imitation Game (2014). En 2009, le duo ouvre son propre studio, logiquement intitulé MinaLima, et se lance dans d’autres aventures, parallèlement à son travail pour le cinéma : en 2017 paraît une collection de trois contes illustrés, La Belle et la Bête, Le Livre de la Jungle et Peter Pan.

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©MinaLima

Dans les coulisses de l’univers graphique d’Harry Potter

Miraphora Mina et Eduardo Lima sont à l’origine de tout l’univers graphique de la saga. Cela concerne notamment les objets, qui apparaissent à l’écran, tels que les livres, journaux, affiches ou encore les lettres. Parmi eux, un certain nombre d’objets emblématiques… Ainsi, la Carte du Maraudeur, la Gazette du sorcier, la lettre d’acceptation à Poudlard, c’est eux !

Le travail de design et de graphisme ne s’arrête pas là : il s’agit pour eux de porter à l’écran l’univers inventé par J.K. Rowling, et donc une certaine cohérence. Par exemple, pour des endroits comme le Chemin de Traverse, il s’agit de créer l’identité propre à chaque boutique : son enseigne, ses rayonnages, ses produits, ses publicités,…

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La boutique de Farces et Attrapes de Fred et George Weasley ©HeikoAL

De même, pour les scènes se déroulant à Poudlard, il a fallu créer les cahiers, livres, et autres manuels. On peut par exemple citer le célèbre livre de potions ayant apparu au Prince de Sang-Mêlé, dans le sixième volet des aventures du petit sorcier… Le travail graphique sur une saga telle que Harry Potter est considérable et chaque détail compte. Les journaux sont de très bons exemples de l’attention portée au moindre détail : les grands titres leur sont donnés, mais tout le reste doit être inventé de toute pièce, aussi bien les tribunes que les encarts publicitaires.

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©MinaLima

Le monde magique est un monde à part entière : il a fallu donc créer de toute pièce un univers entier, qui a du sens. Au final, seul dix pour cent du travail de MinaLima apparaît réellement à l’écran, mais chaque paquet de chocogrenouille, chaque livre de Gilderoy Lockhart, chaque carte du Ministère de la Magie a son importance pour nous faire entrer dans ce monde fantastique…

Le duo MinaLima a une très grande liberté dans la création des éléments graphiques de

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©MinaLima

la saga, dans la mesure où J.K. Rowling décrit assez peu les objets utilisés par ses personnages, et ne donne pas plus d’indications lors de l’élaboration des films. Pendant la rencontre à Paris, les graphistes nous ont cité l’exemple de la carte du Maraudeur. Ils savaient très peu de choses à propos de cette carte, qui est pourtant un élément très important dans la saga : elle est simplement décrite comme un morceau de parchemin, qui, une fois la bonne formule prononcée (« je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises »), révèle une carte représentant chaque pièce de Poudlard, ainsi que toutes les personnes s’y trouvant. Miraphora Mina et Eduardo Lima avaient donc un champ d’interprétation assez vaste. Ils ont eu l’idée de représenter les personnages par des traces de pas, et de dessiner les contours des pièces en mots.

Quelques clins d’œil et autres Easter Eggs…

Lorsque l’on travaille aussi longtemps sur l’univers graphique d’une saga, il est plus que tentant de cacher des petites références, personnelles ou non… Parfois, cela relève de la nécessité : dans Harry Potter et la coupe de feu, pour le cimetière où le père de Tom Jedusor, alias Voldemort, est enterré, il fallait créer un grand nombre de tombes : le duo a donc fait un clin d’œil à leurs collaborateurs du département artistique en plaçant leurs noms sur les stèles.

Un élément tout particulièrement intéressant pour les fans Français est le travail sur le journal des sorciers parisiens, que l’on retrouve dans le deuxième volet des Animaux Fantastiques, notamment son nom : il s’intitule « Le cri de la Gargouille ». Lors de la rencontre avec les fans, Eduardo Lima s’est confié sur les raisons de ce choix : il imaginait que ce journal pourrait être imprimé sur le toit de la Cathédrale Notre-Dame de Paris ! Ainsi, même pour une toute petite apparition à l’écran, il y a une véritable backstory. Pour découvrir la richesse du travail du duo sur cette page de journal, nous vous invitons à scruter chaque petit détail : on apprend ainsi avec délectation que « L’Arc de Triomphe n’est pas un portoloin, rappelle le Département de la Magie », qu’en cette année 1927, la comédie musicale qui fait fureur chez les sorciers français s’intitule « Jeanne d’Arc Magique », ou encore qu’au Louvre, la Joconde est un peu tête en l’air, puisque « Mona Lisa oublie de retourner dans son cadre ».

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©MinaLima

La maison MinaLima

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©MinaLima

Enfin, si vous passez par Londres, n’hésitez pas à faire un tour à la Maison MinaLima, la boutique-espace d’exposition du studio, à deux pas du Palace Theatre, où est joué Harry Potter and the Cursed Child. À défaut de pouvoir assister à la pièce – obtenir une place semble encore plus difficile que de dénicher un ticket d’or –, vous pourrez tout de même vous immerger dans l’univers graphique des films Harry Potter sur quatre niveaux ! À chaque mur est suspendu des reproductions des célèbres affiches du monde des sorciers : citons par exemple l’affiche de recherche mettant la tête de Harry Potter à prix. Dans des vitrines sont également exposés des accessoires ayant servi au film, prêtés par Warner Bros. Les pièces sont très immersives, avec des petits détails à scruter dans tous les coins. Dans une des cheminées, des lettres adressées à Harry se déversent : on serait presque tenté d’en attraper une, et de courir à King’s Cross attendre le prochain Poudlard Express…

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