
Nous avons eu la chance d’assister à la dernière représentation de notre nouveau partenaire : l’ensemble les Clés d’Euphonia pour la saison 2018. Au programme : découverte du compositeur Magnard, émerveillement devant Ravel et introduction à l’écoute de Strauss.
Les Clés d’Euphonia c’est un orchestre symphonique dirigé par Laëtitia Trouvé. Le concert avait pour thème la Première Guerre Mondiale, thème dont le lien à chaque morceau est expliqué avant que le morceau ne soit joué.
C’est donc par le destin tragique du compositeur Magnard, tué chez lui pendant la guerre que nous sommes introduits à son oeuvre : Hymne à la justice op.9 qu’il a écrit pendant l’affaire Dreyfus. Rejoignant aussi le combat de Zola.
Puis commence le Concerto pour main gauche de Ravel, morceau commandé par le pianiste Paul Wittgenstein qui avait perdu son bras droit pendant la guerre. C’est une oeuvre qui fait non seulement preuve de la virtuosité technique du pianiste mais aussi une oeuvre turbulente, portant en elle espoirs et désespoirs de la guerre.
Après l’entracte la chef d’orchestre réapparaît avec un micro. C’est alors qu’elle décompose pour nous le poème symphonique Mort et Transfiguration de Strauss. Chaque moment musical est expliqué et elle nous montre comment entendre les battements de cœur et la respiration d’un homme mourant. Comment écouter la mort venir et le combat qui s’ensuit pour finalement se réjouir dans l’accès à l’au-delà.
Cette présentation de l’oeuvre non seulement par une explication préalable mais par l’accompagnement du public par la chef d’orchestre interpelle. S’il y a tant à entendre et écouter dans ce morceau, on ne peut que s’interroger sur la richesse musicale des autres œuvres de musiques classiques.
Ces concerts sont gratuits et le public est composé de spectateurs de tous âges. Le passionné redécouvrira les secrets cachés des partitions qu’il connaît sûrement et les néophytes seront introduits au subtilités de cette musique trop souvent considérée vieille est poussiéreuse.
La musique classique a un histoire, un projet, un message à transporter, ces concerts thématiques et expliqués nous permettent de découvrir ce qu’elle peut receler et nous invite à fermer les yeux et écouter, ressentir ce qui ne peut être expliqué.
Les Clés d’Euphonia
Cet orchestre c’est aussi un projet de rendre la musique classique accessible à tous les publics, les musiciens se déplacent à la rencontre des personnes âgées, des enfants, de personnes en situation de handicaps pour s’assurer que personne ne soit oublié.
Faire découvrir les instruments à un public qui n’y a pas forcément accès est un pas de plus vers cette ouverture de la musique classique au grand public. Qui saurait reconnaître le son d’une clarinette ou d’un hautbois dans l’ensemble d’un orchestre s’il n’a pas eu l’occasion de le voir, de l’entendre seul ? La musique classique porte un répertoire d’une richesse incroyable, encore faut-il qu’on la fasse entendre.
Et c’est le projet des Clés d’Euphonia, faire entendre à tous l’incroyable variété de la musique classique.
Laëtitia Trouvé à la baguette
Formée violoniste, en 2000, elle entre au Conservatoire royal de musique de Liège (Belgique), où elle reçoit, en 2002, le premier prix de direction d’orchestre avec la plus grande distinction et les félicitations du jury.
L’orchestre symphonique les Clés d’Euphonia a été fondé sous l’impulsion de Sylvine Aeberli et Laëtitia Trouvé en est la directrice musicale depuis 2011.
Elle travaille aussi avec le choeur et orchestre Oya Kephale (article à vénir d’Hermine Vaquier) depuis 2005, directrice musicale, elle monte aussi chaque année un projet scénique entier.
C’est une femme passionnée qui cherche à partager sa compréhension et sensibilité à la musique classique. C’est réussi.
Credit photo : © Les Clés d’Euphonia
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