
Cet été j’ai découvert la collection « Ma nuit au musée » des éditions Stock avec Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani publié en poche chez Folio en février 2022. C’est déjà le titre qui m’a intrigué , Le parfum des fleurs la nuit, on aimerait tous avoir une réponse, une piste, une réflexion. Et quand j’ai vu que l’autrice y racontait son expérience d’une nuit dans la fondation Pinault à Venise, j’étais obligée ; La Sérénissime, j’ai eu la chance de la visiter il y a deux ans et ce fut un de mes plus beaux voyages. Une lecture saisissante, une plume puissante, un concept de réflexion qui me plaît beaucoup ; c’est comme cela que j’ai eu envie de découvrir le reste de la collection.
Octobre arrive et avec lui toujours l’envie de découvrir d’autres textes issus de « Ma nuit au musée » ; je regarde alors les titres, les auteurs qui ont participé à cette expérience et je trouve Il y a un seul amour d’Amigorena. L’auteur du Ghetto intérieur que je voulais absolument découvrir. Autant commencer par un récit plus intime et par son expérience d’une nuit, seul dans un musée vide. Le titre déjà « il y a un seul amour » ; il me parle, j’ai l’impression qu’il a été choisi pour moi. J’ai la conviction qu’il y a un seul amour dans une vie ; aussi longtemps qu’il dure ; alors j’ai pris ce livre et je me suis plongée dedans. C’est à Paris, là ou réside cet auteur argentin, et plus précisément au musée Picasso que Amigorena va passer cette nuit hors du temps, seul entre les peintures de Pablo Picasso et les statues d’Alberto Giacometti.



Dans la froideur de la nuit, le silence du musée et loin de l’être aimé, Santiago H. Amigorena couche sur le papier cette nuit spéciale et décide d’en faire une réflexion sur l’amour. L’amour que l’on porte pour quelqu’un, l’amour de l’art, l’amour des mots, l’amour triste et l’amour beau; l’auteur nous livre ici une déclaration superbe sur la puissance de ce sentiment.
« Je suis venu passer une nuit au musée pour me retrouver, pour te retrouver – et je nous perds. Il n’y a qu’un seul amour. N’y a-t-il qu’un seul amour? La peinture est opaque . Et tu demeures un mystère. »
« Si tu me le permets, c’est de la vie et de l’art, mon amour, que je voudrais te parler ce soir ».
Une soirée et une nuit à déambuler, seul, dans les couloirs vides du musée, entre les statues de Giacometti, devant les murs où sont alignés les tableaux de Picasso. Autant d’œuvres singulières de grands artistes qui viendront peupler les rêves et le récit d’Amigorena ; qui vont jouer comme l’amour sur l’auteur : l’art pour guérir les maux de la terre, les maux personnels et nous faire oublier les démons.
« Je sais et je crois que tu le sais aussi : il est des moments de ma vie où, si je n’avais pas écrit, j’aurai eu la faiblesse – ou la force – de me tuer«
« Il nous faut juste continuer. il nous faut continuer d’écrire et de peindre et de sculpter. il nous faut chasser les cauchemars de nos nuits et les cauchemars du monde« .

Un court récit, témoin d’une nuit hors du temps, riche en mots percutants, qui m’a profondément touchée. J’ai ainsi pu découvrir la plume de cet auteur par le biais d’un écrit intimiste, une expérience personnelle que l’auteur accepte de partager avec son lectorat ; pour qu’on puisse découvrir ses peurs, ses désirs et cet écrit a joué comme un baume sur mon cœur également.