
Le Louvre avec ses riches collections, est une source d’inspiration inépuisable. Artistes, cinéastes, écrivains, et j’en passe, se sont baladés dans les nombreuses salles, guettant le moment qui leur donnera le pouvoir de création. Mais dans ce temple majestueux, il n’y a pas que de l’art, il y a aussi de l’humain. C’est cet humain que dessine Florent Chavouet.
La Genèse
Contacté par le Louvre pour sa collection de bande-dessinées réalisées avec Futuropolis, Florent Chavouet accepte le projet. Pas de question de métaphore d’île, le but était juste de retranscrire une tranche du Louvre. Il aura fallu au dessinateur une dizaine de visites à errer dans les multiples salles pour observer le comportement des visiteurs, saisir quelques bribes de conversation et papoter avec les agents. Ces humains qui peuplent tous les jours le Louvre rythment cette bande-dessinée poétique et presque légère.
On pourrait qualifier son travail d’ethnologique. Observer et questionner, surtout les gardiens. Se retrouver face à des murs mais aussi à des portes ouvertes. Les outils sont des carnets pour écrire et croquer très rapidement et un appareil photo pour attraper l’instant présent. Tout est confiné est le meilleur est édité.
L’humain avant l’oeuvre
Les touristes mais surtout les gardiens sont mis en avant. Entre le touristique asiatique qui se fait prendre en photo (avec le flash bien sûr) devant plusieurs œuvres et le couple de personnes âgées redécouvrant des salles, on retrouve notre vision d’élève qui côtoie ce monde lors des séances de TDO ou des révisions.
Les anecdotes, vraies car entendues, font sourire. Ce interactions humaines, moments complices ou non, sont toujours des bribes de vie. Le personnel du musée n’est pas composé de robots prédisposés à indiquer le chemin des toilettes, mais de femmes et d’hommes aimant discuter de leur vie avec leurs collègues tout en aidant les touristes perdus. Ce sont des instants de vie que l’on oublie souvent, qui se confinent dernière les tenues de travail, barrière de tissus sur le corps.
La touche poétique
On retrouve dans cette bande dessinée une touche poétique apportant une légèreté à des propos qui le sont parfois moins. Des métaphores filées se développent au fur et à mesure des pages, tel le cas de l’île. Le Louvre est vu comme une île pas forcément forteresse, impression qui se peut être réelle par le flux continuel de voitures sur les quais et la rue de Rivoli. Ne vous êtes-vous jamais senti comme un ermite sur un ilot en regardant la ville à travers les fenêtres du département sculpture française des temps modernes?
Mais l’élément visuel permettant l’insertion dans ce monde autre est la couleur bleu. Cette couleur associée au romantisme et au rêve prend tout son sens ici. L’utilisation de plusieurs techniques de dessin donnant un aspect précis mais vaporeux aide à ce voyage. On imagine le Louvre autrement, c’est une sorte de redécouverte onirique d’un lieu magique qui nous est désormais si commun. De plus, le format libre avec un plan à déplier au milieu laisse une grande place à l’imagination, ce qui intensifie ce moment de relaxation.
En résumé : Cette bande-dessinée montre le Louvre sous un autre angle. On retrouve des scènes auxquelles il nous a été possible d’assister lors de nos cours et promenades mais aussi une autre vision des salles du musée dessinées par Florent Chavouet. C’est tout un univers avec une forte sensibilité qui donne encore plus de chaleur humaine à ce bâtiment. A lire le soir dans son lit pour mieux rêver.
L’île Louvre de Florent Chavouet, édité par les éditions du Louvre et Futuropolis et à retrouver à la librairie du musée du Louvre et dans d’autres partout en France.
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