Shrek 2 de Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon (2004)


Shrek 2 est un film d’animation réalisé par l’équipe des studios DreamWorks, sorti en 2004 à la suite du premier film Shrek sorti en 2001. Loin d’être le dernier film de la franchise crée par le studio, il est suivi de Shrek 3 (2007), Shrek 4 (2010) et bientôt du film Shrek 5 annoncé par DreamWorks Animation. 


Vous avez envie de plonger dans un monde merveilleux de fées, dragons et chevaliers déjantés ? Votre ciné-club vous propose de venir voir Shrek 2 le jeudi 15 juin 2023 à 18 h en Amphithéâtre Goya. La séance sera suivi d’un temps de débat en présence de Lionel Tua, doubleur du Prince Charmant.

Avis aux personnes extérieures à l’École du Louvre ! Vous pouvez assister à la séance gratuitement à condition de nous envoyer un mail avec votre nom et prénom (ainsi que ceux des personnes vous accompagnant) au minimum 48h avant la séance à cineclubecoledulouvre@gmail.com. Cette inscription est obligatoire dans le cadre du plan vigipirate, pensez donc à vous munir d’un justificatif d’identité. Il ne s’agit pas d’une réservation pour notre séance.

En savoir plus.


Ce deuxième opus de la série invite notre éponyme ogre vert à être confronté à la difficile bénédiction de ses beaux parents pour son mariage avec la princesse Fiona, humaine qui en raison d’un sort se retrouve avec l’apparence d’une ogresse. A travers une longue quête rocambolesque pour éviter les tentatives d’assassinat, notre héros doit retrouver sa bien-aimée et l’embrasser avant qu’il ne soit trop tard

Si vous vous questionnez peut-être sur le lien apparent entre Shrek et l’histoire de l’art, cet article vous propose d’approcher ce film pour enfants et plus grands sous un nouvel angle. Car oui, Shrek est un film intéressant sur plusieurs plans, d’abord pour parler de la source toujours féconde que sont les contes de fées au cinéma mais aussi, et à l’occasion, pour parler du métier de doubleur. Car comme nombre de film d’animation, on pourrait voir Shrek comme « un film sans acteurs ».

Shrek, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec la licence, c’est une drôle d’histoire de cinéma. Le premier réalisateur a acheté le droit d’adaptation n’est autre que Steven Spielberg, juste après la sortie du livre de William Steig en 1990. Mais Spielberg délègue finalement la réalisation au studio DreamWorks co-fondé par lui-même, Jeffrey Katzenberg et David Geffen, et plus particulièrement à sa nouvelle branche dédiée à l’animation, DreamWorks Animation. Sous la houlette de Andrew Adamson et Vicky Jenson, le film est une vraie révolution dans le monde l’animation. La technologie 3D utilisée et son succès au box office, à sa sortie en 2001, élèvent DreamWorks au rang de concurrent principal du Studio Pixar dirigé par Steve Jobs à l’époque. L’année suivante, le premier Shrek est aussi le premier film à recevoir l’Oscar du meilleur film d’animation et est sélectionné pour la palme d’or du festival de Cannes. Ce succès phénoménal et imprévu est, peut-être, ce qui pousse l’équipe de DreamWorks à tenter une suite trois années plus tard. Et le succès est de nouveau au rendez-vous : Shrek 2 est aujourd’hui considéré comme le 6ème film d’animation le plus rentable (il était le premier film le plus rentable avec 108 millions de dollars de box office trois jours après sa sortie jusqu’à la sortie de Star Wars III en 2005). C’est probablement grâce aux revenus de ce film que DreamWorks Animation SKG prend son indépendance de la maison mère, indépendance qu’elle conserve jusqu’en 2016. 

Le caractère novateur de la franchise repose sur la structuration de l’histoire autour d’un anti-héros principal : l’ogre Shrek, un asocial qui n’espère, au début, que passer des jours tranquilles dans son marécage. Le traitement humoristique de cette situation tranche totalement avec la représentation classique des contes de fées dans les animations contemporaines. Néanmoins, les films attestent une ré-appropriation du langage classique de ces contes, qu’ils s’amusent à détourner. L’histoire part toujours d’une situation principale, qu’un élément perturbateur vient déranger, initiant le début d’une quête pour notre anti-héros et ses alliés. Après moult péripéties, l’intrigue complexe s’achève dans un dénouement heureux. Les films reprennent donc la trame narrative de ces histoires pour enfants dans la structuration de leur intrigue. Mais les personnages font eux aussi écho à l’univers merveilleux et enfantin des contes : dragons, princes et princesses, animaux parlants, chevaliers, ogres, fées et magie… Tous les ingrédients du merveilleux paraissent donc bel et bien réunis mais, à la différence des textes auxquels nous sommes tous habitués, la fable semble ici se réaliser à l’insu de son protagoniste

L’équipe du film s’amuse à multiplier volontairement les références à des textes, connus de tous, qui participent aux succès du film : la bonne fée de Cendrillon et le thème de l’ultimatum avant minuit, la taverne de la pomme empoisonnée rappelle Blanche-neige, tandis que la scène où les objets s’animent et tournoient autour de Fiona rappelle la Belle et la Bête, ou encore le fait que notre chat botté signe ses méfaits tel Zorro. Mais les références s’approprient aussi des scènes issues de films et de séries contemporaines : Pretty Woman compte parmi les histoire de princesse avec une fin heureuse, l’âne conduit sur Rodeo Drive comme Eddie Murphy (son doubleur original) dans Le Flic de Beverly Hills, Cake Kong, s’il rappelle King Kong, ressemble aussi à un fantôme de SOS Fantômes et P’tit Biscuit le considère un peu comme sa créature tel Frankenstein. Les références sont aussi musicales : Raw Hide des Blues Brother, le générique de Hawaï police d’Etat, Paul McCartney et Live and let die, ou Holding out for a Hero de Bonnie Tyler. Ou encore en lien avec des marques : Starbucks, Gap, Big boy, Versace et même le château qui sert de logo à Disney. Les contes sont donc réactualisés dans le film pour questionner aussi le spectateurs sur leurs sens et peut-être leurs orientations anciennes, voire dépassées, sous couvert du rire. Par exemple, les politiques anti-créatures de contes de fées de Charmant, véritable exclusion sociale, peuvent rappeler des politiques racistes difficile comme les lois d’apartheid abolies seulement 10 ans avant la sortie du premier film. 

Dans la lignée de Toy Story, premier film d’animation entièrement réalisé en image de synthèse par Disney en 1995, Shrek pose aussi des question sur les techniques de cinéma. Le développement de l’informatique et des techniques d’art virtuel permet la réalisation d’un film totalement en images de synthèse, musical, et très dynamique, qui place DreamWorks dans la compétition technologique avec Disney et Pixar. Mais cet effacement des acteurs avec la multiplication du nombre de films d’animation et en images de synthèse pose aussi la question de l’émergence de nouveaux métiers du cinéma. Le métier de doubleur en est un bon exemple. Si dès les années 1930, le doublage est parfois pratiqué en France, c’est véritablement dans les années 1980 avec l’arrivée en masse des séries américaines et des films étrangers en France que le doublage français prend son essor. Pour avoir eu l’occasion d’échanger à propos de ce métier avec un protagoniste qui le connaît bien, votre ciné-club à l’honneur de vous annoncer avoir invité Lionel Tua, doubleur du prince Charmant de Shrek pour un échange après la découverte du film. 


Vous avez envie de plonger dans un monde merveilleux de fées, dragons et chevaliers déjantés ? Votre ciné-club vous propose de venir voir Shrek 2 le jeudi 15 juin 2023 à 18 h en Amphithéâtre Goya. La séance sera suivi d’un temps de débat en présence de Lionel Tua, doubleur du Prince Charmant.

Avis aux personnes extérieures à l’École du Louvre ! Vous pouvez assister à la séance gratuitement à condition de nous envoyer un mail avec votre nom et prénom (ainsi que ceux des personnes vous accompagnant) au minimum 48h avant la séance à cineclubecoledulouvre@gmail.com. Cette inscription est obligatoire dans le cadre du plan vigipirate, pensez donc à vous munir d’un justificatif d’identité. Il ne s’agit pas d’une réservation pour notre séance.

En savoir plus.

Laisser un commentaire