Diamants sur canapé, Blake Edwards (1961)

Le Ciné-club de l’Ecole du Louvre vous invite à venir voir Diamants sur canapé (titre original : Breakfast at Tiffany’s) de Blake Edwards le 18 octobre prochain à 18 h dans l’amphithéâtre Cézanne.
Avis aux personnes extérieures à l’École du Louvre ! Vous pouvez assister à la séance à condition de nous envoyer un mail avec votre nom et prénom (ainsi que ceux des personnes vous accompagnant) au minimum 48h avant la séance à cineclubecoledulouvre@gmail.com. Cette inscription est obligatoire dans le cadre du plan Vigipirate, pensez donc à vous munir d’un justificatif d’identité. Il ne s’agit pas d’une réservation pour notre séance.


S’il y a bien une petite robe noire qu’on ne présente plus au cinéma, c’est probablement celle d’Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s. Le film de Blake Edwards reste l’une des performances les plus inoubliables d’Audrey Hepburn, couronnée par une nomination pour l’Oscar de la Meilleur Actrice.

Diamants sur canapé, c’est l’histoire d’une jeune femme sophistiquée (Holly Golightly, Audrey Hepburn) qui cherche à séduire un homme riche pour pouvoir mener une vie confortable. Mais toutes ses tentatives échouent, au profit de son voisin Paul Varjak (George Peppard), un jeune auteur qui tente de se séparer de sa maîtresse. Le coup de foudre est inévitable.

Aujourd’hui devenu l’un des classiques des comédies romantiques, Breakfast at Tiffany’s est un film résolument moderne en 1961. Inspiré par une nouvelle de Truman Capote, Blake Edwards adapte l’intrigue au début des années 60. Holly Golightly incarne un portrait de la femme moderne dans la continuité de Lorelei Lee (Marilyn Monroe), la croqueuse de diamants de Les hommes préfèrent les blondes, réalisé par Howard Hawks en 1953. Le début des années 60 correspond à un moment de développement économique très important aux États-Unis. Plusieurs grandes fortunes se forment, tandis que la concurrence industrielle et les progrès scientifiques mènent à leur fin d’autres dynasties industrielles familiales. Holly Golightly, jeune femme repérée par un agent d’Hollywood, cherche à séduire un homme suffisamment riche pour pouvoir lui offrir une vie confortable, et pour soutenir financièrement son frère Fred, finissant son service militaire. Mais au contraire de Marilyn Monroe, Audrey Hepburn a un rôle féminin plus actif. Elle possède son propre compte en banque, qu’elle décide de ne plus utiliser sur les conseil d’Oncle Sally, chef d’un gang mafieux. Holly est aussi à l’initiative de la séduction : c’est elle qui choisit les hommes qu’elle tente de séduire, et pendant la majorité du film, elle impose ses choix au pauvre Paul Varjak, qui ne semble qu’avoir peu de moyens de s’exprimer face à cette forte personnalité. Elle organise elle-même ses fêtes et fait tourner son petit monde.

Néanmoins, si le rôle présente quelques aspects d’une modernité très contemporaine de la création du film, Holly reste aussi enfermée dans le rôle de la femme ingénue : naïve, volage, séductrice, obsédée par Tiffany & Co, et donc en quelque sorte superficielle. Sans compter son métier d’« American Geisha ». Cette ambivalence du rôle est intéressante, alors que les États-Unis sont progressivement traversés par différents mouvements – pour les droits civiques, pour les droits des femmes – qui bouleverseront le monde du cinéma après les évènements de 68. En effet, ces mouvements vont permettre la modification puis la suppression du Code Hays. Établi pendant la première guerre mondiale, il régissait la censure des films aux États-Unis et contenait des articles particulièrement restrictifs sur la représentation des femmes et des histoires d’amour.

Une libération du cinéma dont Audrey Hepburn ne profitera pas véritablement, puisqu’elle décide de mettre fin à sa carrière après son divorce avec l’acteur et producteur Mel Ferrer. Néanmoins, le film d’Edwards est véritablement structuré autour de la personnalité d’Hepburn. La chanson originale « Moon River » composée par Henri Mancini en est un exemple. Mancini avait, selon le récit de sa veuve, écrit la chanson à partir de la gamme de voix d’Audrey Hepburn et de son interprétation de « How Long Has This Been Going On » dans Funny Face. Les paroles de la chanson, aussi bien que le film, entreront dans la postérité. La chanson, d’abord intitulée « Blue River » et devenue « Moon River », doit son texte au parolier Johnny Mercer, originaire de Savannah en Géorgie. La ville de Savannah lui a rendu hommage en changeant le nom d’une entrée de rivière en Moon River. C’est aussi le nom de l’un de ses quartiers aujourd’hui.

Néanmoins, c’est aussi un film qui a vieilli aujourd’hui. Pour un regardeur contemporain, certains aspects peuvent poser question. La caricature de son voisin, le photographe japonais M. Yunioshi par Mickey Rooney, masqué et muni d’une prothèse dentaire pour lui donner un visage considéré comme japonais. La volontaire omission du métier d’Holly, et les multiples allusions qui y sont faites. Mais peut-être aussi la transformation de la fable de Truman Capote, qui illustrait avant tout la solitude d’une jeune femme perdue loin de chez elle, à la recherche d’aventures et d’innovation, et moins la fable romantique au dénouement en demi-teinte d’Edwards.

Si vous aussi vous aimeriez vous installer à votre fenêtre pour écouter Holly Goligthly chanter, rejoignez-nous le 18 octobre prochain à 18 h dans l’amphithéâtre Cézanne.

Matteo Vassout.


Avis aux personnes extérieures à l’École du Louvre ! Vous pouvez assister à la séance à condition de nous envoyer un mail avec votre nom et prénom (ainsi que ceux des personnes vous accompagnant) au minimum 48h avant la séance à cineclubecoledulouvre@gmail.com. Cette inscription est obligatoire dans le cadre du plan Vigipirate, pensez donc à vous munir d’un justificatif d’identité. Il ne s’agit pas d’une réservation pour notre séance

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